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Semaine de quatre jours : voici les conditions dans lesquelles les Français se disent prêts à l'adopter

Le pionnier de la semaine de quatre jours, une entreprise d'informatique lyonnaise, dresse un premier bilan de la semaine de quatre jours, deux ans après l'avoir adoptée. Une formule qui tente les Français, mais à certaines conditions.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un calendrier d'une semaine de quatre jours. (PHILIPPE ARNASSAN / MAXPPP)

Gagner un jour de congé par semaine, en réorganisant sa semaine de travail : la formule tente beaucoup de Français. Selon un sondage que l'entreprise GetApp vient de publier, 84% des salariés dont l'entreprise ne pratique pas la semaine de quatre jours seraient intéressés par l'adoption de ce système. Une formule qui n'est proposée dans certains services aujourd'hui que par 13% des entreprises, selon cette étude.

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Mais les Français ne sont pas prêts à passer aux quatre jours à n'importe quelle condition. Ils veulent avant tout conserver le même salaire. Les trois quarts d'entre eux accepteraient de passer à la semaine de quatre jours, s'ils gardaient le même salaire pour un nombre d'heures de travail inchangé. Ils se disent donc prêts à faire des journées plus longues en échange d'une réduction du nombre de jours de présence.

D'un autre côté, 20% des personnes interrogées n'accepteraient de passer aux quatre jours qu'à condition de garder le même salaire, mais d'avoir moins d'heures de travail à faire, c'est-à-dire de passer aux 32 heures par semaine sans perte de salaire.

Les bénéfices sont multiples

C'est d'ailleurs la formule qu'a adoptée le pionnier de la semaine de quatre jours en France, une entreprise lyonnaise d'informatique : l'entreprise LDLC. Son président-fondateur, Laurent de la Clergerie, vient de tirer un premier bilan de ce grand changement, deux ans après l'avoir adopté. Chez lui, en effet, on travaille un jour de moins, mais on garde son salaire. Résultat : 88% des salariés affirment que la formule leur convient parfaitement et qu'ils ne pourraient plus jamais repasser à la semaine de cinq jours. Seuls 1% des employés aimeraient revenir en arrière.

L'efficacité de chaque salarié s'est accrue, au point que l'entreprise n'a pas eu besoin de recruter pour compenser les heures non travaillées. Le nombre d'accidents du travail a diminué de moitié et le taux d'absentéisme a reculé d'un point, à 4% seulement. Idem pour la fidélité des employés.

Le turnover, le taux de départ des salariés, a été divisé par quatre en deux ans. Cerise sur le gâteau, l'entreprise s'est taillée une belle réputation sur le marché du travail et le nombre de candidats qui postulent pour rejoindre l'entreprise a monté en flèche.

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