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Santé au travail : faut-il instaurer un "congé menstruel" en cas de règles douloureuses ?

La pratique est déjà entrée dans la loi dans plusieurs pays, notamment en Espagne. Selon un sondage de l'Ifop, cette mesure est plébiscitée par les Françaises.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Femme avec des douleurs au ventre. (MOYO STUDIO / GETTY IMAGES)

L’idée d’accorder un ou plusieurs jours de congé aux femmes qui souffrent de dysménorrhée – règles douloureuses – fait son chemin en France. Quelques entreprises sont pionnières en la matière, notamment La Collective, une petite société montpelliéraine qui avait ouvert la voie en début d’année avec un congé menstruel payé par l’entreprise. Selon une étude menée par l’Ifop pour Eve and Co, un fabricant de coupes menstruelles, 66% des femmes qui travaillent seraient favorables à un congé menstruel et 64% d’entre elles n’hésiteraient pas à y avoir recours.

>> Congé menstruel en Espagne : “Les règles cesseront d’être un tabou”

Avoir du mal à se tenir debout, des difficultés à se concentrer, à accéder aux toilettes, à rester assise, à effectuer des déplacements professionnels ou encore à suivre une réunion... Ce même sondage souligne que les deux tiers des personnes menstruées ont déjà rencontré des difficultés dans leur entreprise. Les manageuses sont encore plus concernées par ces problèmes que l’ensemble des salariés et 92% des femmes avouent n’avoir jamais parlé de ces questions avec leur supérieur hiérarchique. Les trois quarts reconnaissent qu’elles ne pourraient pas le faire. 

Pris en charge par la sécurité sociale en Espagne

Du reste, la France est devancée sur cette question par de nombreux autres pays, notamment en Asie. Au Japon, par exemple, la loi qui promeut ce congé menstruel – non payé – date de 1947. Idem en Corée du Sud où le congé menstruel est reconnu mais pas payé. L’Indonésie, elle, indemnise les femmes qui sont empêchées de travailler par leurs règles douloureuses. En Chine, en l’absence de loi, les ministères de la Santé et du Travail recommandent d’accorder un ou deux jours sur certificat médical. En Afrique, la Zambie fait figure de pionnière. En Europe, l’Espagne est en avance sur tout le monde : le congé menstruel est pris en charge par la sécurité sociale.

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