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Rennes, capitale de la cybersécurité, secteur qui embauche

"C'est mon boulot" pose ce soir ses valises à Rennes, pour une soirée consacrée aux métiers du numérique. En quelques années, Rennes est devenue la capitale nationale de la cybersécurité. Un secteur qui connaît une croissance à deux chiffres et qui peine à embaucher.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une ligne de code d'un hacker avec le mot "destroy" (destruction) sur un écran d'ordinateur de la salle plateforme "Cyber-range" de cybersécurité de TELECOM Nancy, grande école d’ingénieurs en informatique et sciences du numérique du Collégium Lorraine INP de l'Université de Lorraine (illustration). (PHOTOPQR/L'EST REPUBLICAIN/MAXPPP)

Rennes, c'est un peu à la cybersécurité, la défense contre les attaques informatiques, ce que Toulouse est à l'aéronautique. 3 400 emplois directs, 70 entreprises privées et le siège du commandement militaire de la cyberdéfense (Comcyber), des poids lourds comme Orange ou Thales, et une myriade de startups et de PME qui gravitent dans leur sillage. Chez Amossys, par exemple, une société qui interviendra mardi 4 février à partir de 19 heures au Couvent des Jacobins, les embauches sont permanentes et le choix de Rennes s'est fait pour être près des centres de recherche et des écoles.

La cybersécurité, c'est 10 à 12% de croissance chaque année, rappelle Patrick Haas, fondateur du journal spécialisé En toute sécurité, soit environ dix fois plus que l'économie française. Avec toutefois des poussées de fièvre, liées aux attaques qui suscitent le plus d'écho. Un piratage qui fait beaucoup de dégâts, comme récemment à TV5 Monde ou contre Saint-Gobain, pour un coût estimé à 250 millions d'euros, incite les entreprises à investir massivement dans la cybersécurité.

Cherche ingénieurs et hackers éthiques

En terme d'emplois, les recrutements sont nombreux mais très difficiles. L'armée siphonne une bonne partie des nouveaux arrivants. Florence Parly, la ministre des Armées, a récemment annoncé que d'ici 2025, on aura une armée de 4 000 cybercombattants, soit 1 000 de plus qu'aujourd'hui. 800 seront situés sur le bassin rennais. On manque d'ingénieurs, bien sûr, des bac+5 voire des doctorants, mais aussi des petites mains, des "hackers éthiques", appelés aussi "pirates blancs", qui font les tests, éprouvent la solidité des défenses, plutôt niveau bac ou bac+2.

Par ailleurs les entreprises, fautes de filières de formations suffisantes, forment de plus en plus leur propre personnel. Le patron d'Amossys explique dans une interview à Ouest France qu'il va chasser sur les réseaux sociaux, qu'il mise sur les parcours atypiques, ceux qui ont la fibre, l'envie, et apprécie aussi beaucoup les anciens militaires en reconversion.

La cybersécurité arrive régulièrement en tête des classements des métiers les plus en tension. Mais, en effet, les jeunes ne s'y précipitent pas. La cybersécurité est perçue comme très technique, pointue, tournée vers le contrôle et les procédures. Les jeunes filles, en particulier, s'en détournent. Elles ne représentent que 10 à 12% des effectifs.

La soirée C'est mon boulot, c'est à partir de 19 heures au Couvent des Jacobins, à Rennes, l'inscription est gratuite sur le site de la Maison de la radio.

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