Cet article date de plus de quatre ans.

Rémunérations : les augmentations de salaire affectées par la crise

Les augmentations devraient être en berne l'année prochaine, à en croire une étude menée sur un million de données individuelles.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pas d'augmentation générale en vue en 2021 (photo d'illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Les études se suivent et se ressemblent. Après celle de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) qui prédisait la semaine dernière que la crise sanitaire allait avoir des conséquences négatives sur la rémunération des cadres, et notamment sur la part variable et l'intéressement, c'est le tour du cabinet de conseil Deloitte de se pencher sur nos fiches de paie. Son avantage : étudier celles de l'encadrement, mais aussi de toutes les autres catégories de salariés. Et les prévisions sont plutôt sombres.

Mais déjà, on peut regarder les augmentations qui ont été versées cette année, en 2020. En fait, elles sont en recul... mais en léger recul. Pourquoi ? Tout simplement parce que les entreprises étaient liées par leurs promesses, leurs engagements signés en début d'année. La baisse est donc de 0,5 point pour les cadres et de 0,4 point pour les autres. Certaines entreprises, observe Deloitte, se sont affranchies des négociations annuelles et ont gelé leur budget d'augmentation. Et l'an prochain ? Deloitte, qui a interrogé 300 entreprises, prévoit des augmentations en hausse de 1,7% pour les cadres et 1,5% pour les autres catégories. C'est très peu. L'an dernier, comme chaque année ces derniers temps, on dépassait les 2%. Et tout pourrait changer ces prochaines semaines, en fonction de la rapidité de la reprise, avec possiblement une révision à la baisse de ces enveloppes.

Déprime généralisée

Faute d'augmentation générale, ce sont les augmentations individuelles qui devraient s'appliquer, même si là aussi les budgets sont en berne. D'accord avec l'Apec, Deloitte note qu'en 2020, la part des ouvriers, agents de maîtrise et techniciens qui ont reçu un bonus, une prime ou une commission a baissé de 20 points. La baisse est de 12 points chez les cadres. Pourquoi ? Tout simplement parce que les performances des entreprises ont marqué le pas, fortement touchées par la crise des "gilets jaunes", par les grèves autour de la réforme des retraites et bien sûr par la crise sanitaire. Pour 2021, c'est sur ces primes qu'il faudra compter si on veut voir sa rémunération augmenter. Côté augmentation générale, il n'y a pas grand chose à espérer.

Même la prime Macron fait triste mine. Cette prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, dont les conditions d'accès ont été assouplies, a connu un bien moins grand succès que l'an dernier. Le montant médian de cette prime connaît une baisse de 30%, passant de 456 à 327 euros. Seuls un quart des ouvriers et agents de maîtrise y ont eu droit et seulement... 6% des cadres.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.