Quel est votre rapport au travail ?

Mesurer le rapport au travail des Français sur la durée, c'est l'ambition du nouveau baromètre créé par le groupe Actual et l'école de management EM Normandie. Les premiers résultats identifient trois grandes familles de comportements, et cette nouvelle grille de lecture pourrait servir aux recruteurs.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les recruteurs et les candidats ont du mal à se comprendre, et la situation ne s'est pas améliorée depuis la crise du Covid. (Illustration) (OLGA ROLENKO / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Le rapport au travail des Français mesuré sur la durée, un nouveau baromètre vient d'être créé par le groupe Actual et l'école de management EM Normandie. 

franceinfo : Les premiers résultats pourraient servir aux recruteurs ?

Sarah Lemoine :
Les recruteurs et les candidats ont du mal à se comprendre, et la situation ne s'est pas améliorée depuis la crise du Covid. D'un côté, les candidats se sentent maltraités, ou sollicités pour des postes qui ne leur conviennent pas. De l'autre, les recruteurs se plaignent de ne pas trouver les bonnes compétences, ou de voir disparaître des personnes en plein processus de recrutement.

Pourtant, "les individus compétents et disponibles ne manquent pas, mais ils échappent aux entreprises", selon Jean Pralong, professeur à l'EM Normandie. Pour mieux comprendre ces comportements, 200.000 actifs ont été interrogés, sur deux dimensions structurantes : leur employabilité, c'est-à-dire les ressources dont ils disposent en termes de compétences et de capacité à s'adapter au marché du travail. Et leur confiance en l'avenir.

Qu'est-ce qui apparaît ?

Trois grandes familles d'actifs émergent. Les désengagés, les stables et les avant-gardistes. Les premiers – 12% des personnes interrogées – sont résignés. Ils ont perdu la motivation, la confiance, les compétences. Ils sont au chômage ou exercent des métiers très peu qualifiés. Ils ont besoin d'être accompagnés et formés pour accéder à l'emploi.

La deuxième famille, les stables, représente le gros des troupes. Ils sont bac + 2, minimum et suffisamment employables pour intéresser les entreprises. Leur confiance modérée en l’avenir les incite à chercher un CDI."Mais vers 39 ans, en moyenne, ces actifs basculent dans le pessimisme". Ils se découragent, s’autoéliminent et ne postulent pas par peur de l’échec, ce que les recruteurs interprètent, à tort, comme des comportements de divas.

Les avant-gardistes, enfin. C’est une petite minorité d’actifs, tellement optimiste et sûre de ses compétences, qu’elle délaisse le salariat pour entreprendre.

Quels enseignements peut-on en tirer ?

Face à un vivier naturel de candidats qui diminue, les recruteurs doivent s’interroger sur la façon de fidéliser les avant-gardistes qui font sécession. Et, surtout, changer de regard sur les pessimistes, qui ne postulent pas par inquiétude, et sur les désengagés qui ont besoin d’être pris par la main.

Pour susciter les candidatures ou réduire les comportements erratiques, il faut rendre le processus de recrutement beaucoup plus transparent, estime Jean Pralong, c’est-à-dire expliquer qui fait quoi, qui contacter, où en est la candidature, et pourquoi elle n’a pas été sélectionnée.

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