Les offres d’emploi "handi-accueillantes" ont progressé de 50% en trois ans
Signe que les mentalités évoluent sur l’emploi des personnes handicapées, de plus en plus d’annonces d’emploi font référence au handicap. Point noir : les conditions de travail des personnes handicapées sont plus difficiles que pour les valides.
On est encore bien loin du plein emploi pour les personnes en situation de handicap. C’est pourtant le slogan de cette Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées(Nouvelle fenêtre) qui se tient ces jours-ci. Mais les choses avancent.
Une étude produite par Adecco Analytics, qui a scruté pas moins de 35 millions d’annonces d’emploi sur une période de trois ans, prouve qu’il est de plus en plus souvent fait référence au handicap dans ces annonces. On comptait 12% d’annonces dites "handi-accueillantes" en 2018. C’est à dire qu’elles comportaient les termes handicap, discrimination ou diversité dans leur texte. Elles sont maintenant 18%, soit près d'une sur cinq. Une progression de 50% en trois ans.
Il reste toutefois de grandes disparités car l’étude met en évidence que les professionnels du recrutement, comme les agences d’emploi par exemple, rédigent beaucoup plus souvent que les entreprises elles-mêmes des annonces dans lesquelles elles se disent ouvertes aux candidats handicapés. Il y a une différence de six points en faveur des professionnels du recrutement par rapport aux entreprises qui vont finalement embaucher les candidats.
Près de la moitié des salariés handicapés déclarent être exposés à des contraintes physiques
Au cours de ces trois dernières années, ce sont bien les professionnels du recrutement qui ont fait le plus d’efforts en la matière, qui sont donc plus sensibles à la question de l’emploi des personnes en situation de handicap. Ce sont aussi les plus grandes entreprises - qui disposent d’un service de ressources humaines - qui se montrent les plus ouvertes : leurs annonces sont deux fois plus "handi-accueillantes" que celles des plus petites structures.
Autre différence notable, cette progression dépend du secteur d’activité : les activités de services, et notamment l’assurance, l’informatique, l’ingéniérie, les services financiers et aux fonctions support font beaucoup plus souvent que les autres références au handicap dans leurs annonces d’emploi mais, problème, ces emplois sont plus souvent pénibles que les autres. Cette fois c’est le ministère du Travail qui le dit : 44% des salariés handicapés déclarent être exposés à des contraintes physiques, contre 34% seulement de l’ensemble des salariés. La raison de ce paradoxe ? Ce serait parce qu’ils occupent plus souvent des postes les moins qualifiés, en partie faute de diplômes.
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