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Les diplômés des grandes écoles ne connaissent pas le chômage

Huit jeunes sur dix issus de ces formations sont en poste deux mois après la fin de leur cursus.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un étudiant qui sort d'une grande école peut espérer être embauché dans les deux mois, pour un salaire moyen de 40 000 euros par an. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Vous voulez trouver rapidement du travail ? Faites vos études dans une grande école. Ceux qui en sortent sont en poste dès leur sortie de classe. Ils trouvent parfois du travail avant même avant d'avoir fini leurs études. Et cela faisait longtemps que la tendance n'avait pas été aussi bonne pour les jeunes diplômés. Cela remonte à avant la crise financière de 2008. Les derniers chiffres de la conférence des grandes écoles sont tout bonnement excellents.

Embauchés deux mois après être sortis d'école

Ils prouvent qu'un diplôme d'une grande école est un bouclier anti-chômage quasiment à toute épreuve. Jugez plutôt : huit jeunes diplômés sur dix ont trouvé du boulot seulement deux mois après être sortis de l'école. A six mois de leur sortie, ce sont neuf étudiants sur dix qui sont en poste

Certains n'attendent même pas d'avoir terminé leurs études pour décrocher un emploi : pas moins de deux tiers des étudiants des grandes écoles ont un boulot avant d'avoir leur diplôme ! Ce qui fait dire à la présidente de la conférence des grandes écoles que les jeunes diplômés "sont littéralement aspirés par les entreprises qui ne sont pas assez fournies en main d'oeuvre diplômée".

Un salaire de 40 000 euros par an

Un jeune diplômé d'une grande école, au niveau bac +5 donc, peut espérer près de 40 000 euros annuels, avec les primes. Là aussi, c'est un chiffre en nette hausse : + 2 % par rapport à l'an dernier. Mais attention, il y a un hic : la situation des femmes. À la sortie de l'école, en 2019, les salaires qu'on leur propose sont 6 % moins élevés que ceux des hommes.

Cela tient surtout au fait qu'elles obtiennent moins souvent le statut cadre, et qu'elles travaillent plus souvent dans des secteurs qui payent moins bien, comme l'agro-alimentaire. Alors que les garçons seront plus présents dans les technologies de l'information et de la communication, dans les services, le transport ou l'énergie. Des secteurs qui payent mieux.

Des écoles qui coûtent très cher

Problème, ces écoles sont très chères. Un chiffre : le cursus à HEC vaut environ 45 000 euros pour trois ans. La moyenne est de 38 000 euros. Des prix qui s'envolent. Il vous faudra débourser moins pour une école d'ingénieurs. 6 000 euros par an environ pour la Telecom Ecole de management, et seulement 2 450 euros par an pour l'école des mines, qui elle aussi, a beaucoup augmenté ses tarifs.

La solution ? Les bourses. La plus courante est la bourse nationale de l’enseignement supérieur sur critères sociaux. Son montant varie d'environ 1 200 à 6 600 euros par an. Elle est accordée en fonction des revenus des parents. Pas de quoi gommer totalement le déterminisme social et la reproduction des inégalités.

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