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Les atteintes aux droits des personnes LGBTQ+ sont en augmentation dans les entreprises

Quelque 20% des salariés LGBTQ+ se plaignent d’avoir été freinés dans leur progression au sein de leur entreprise. Ces discriminations sont enregistrées davantage chez les ouvriers que chez les cadres.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un tiers des LGBTQ+ a été victime au moins d’une agression dans son organisation. (FR?D?RIC CIROU / MAXPPP)

Les agressions et les discriminations subies par les salariés LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers) sont en hausse. Même si dans certaines entreprises, signataires d’une charte, la situation est nettement meilleure. C’est la troisième fois en six ans que l’association L’Autre Cercle scrute la situation des salariés LGBT au travail. Et leur situation ne s’améliore pas. Au contraire. Un tiers d’entre eux a été victime au moins d’une agression dans son organisation. C’est une hausse de quatre points par rapport à 2020. Idem pour les discriminations : ils sont un quart à dénoncer des discriminations de la part de leur direction. Soit six points de plus par rapport au dernier baromètre. Le déroulement de carrière est également affecté : 20% des salariés LGBTQ+ se plaignent d’avoir été freinés dans leur progression. Là encore, le chiffre est en augmentation. C’est surtout chez les ouvriers, et moins chez les cadres, que ces discriminations sont enregistrées.

Les salariés concernés préfèrent rester invisibles

Un salarié LGBTQ+ sur deux préfère taire sa situation. Une invisibilité qui diminue toutefois quand on progresse dans l’échelle sociale. Ainsi, 65% des professions intellectuelles supérieures sont "visibles" auprès de leurs supérieurs hiérarchiques directs, contre 42% seulement chez les ouvriers. Concrètement, sept personnes LGBTQ+ sur dix vivant en couple ont déjà omis volontairement de faire référence au sexe de leur conjoint et ils sont quatre sur dix à avoir renoncé à participer à un événement organisé par des collègues ou par leur entreprise. 

Face à cette situation, L’Autre Cercle, à l’origine de cette enquête, réclame des sanctions. Il faut une tolérance zéro, dit Catherine Tripon, porte-parole de l'association, et il faut mettre en place des dispositifs d’alerte, de traitement et de sanctions réellement efficaces afin de s’attaquer à ce climat et ces violences encore trop souvent acceptés et banalisés. 

Du reste, certaines entreprises se sont engagées en signant la charte d’engagement LGBT+ proposée par L’Autre Cercle. Dans ces entreprises, les salariés LGBT sont moins nombreux à subir des moqueries ou des propos vexants : cinq points de moins que la moyenne. Il y a moitié moins d’insultes et d’injures. Et le déroulement de la carrière y est moins entravé. Du coup, les salariés LGBTQ+ y acceptent mieux de parler de leur situation à leurs collègues et à leur hiérarchie.

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