Le "name and shame" contre les entreprises les plus inégalitaires
Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, va publier en juin une nouvelle listes d'entreprises qui ne font pas d'efforts pour réduire les écarts salariaux. C'est la technique du "name and shame".
"Name and shame", en bon français, "nommer, désigner et faire honte". Marlène Schiappa a annoncé devant l'Ajis, l'Association des journalistes d'informations sociales, qu'elle allait de nouveau recourir à cette méthode. Déjà en septembre, elle avait rendu publics les noms de deux entreprises parmi les moins bien classées et qui ne s'étaient pas rendues à la demie-journée gratuite de sensibilisation organisée par son ministère. Il s'agissait de Sartorius Stedim Biotech, un fournisseur d'équipement pour l'industrie pharmaceutique et de Maurel et Prom, qui produit des hydrocarbures. En juin, la ministre va de nouveau dénoncer les entreprises les moins bien classées. Elle s'appuiera sur un baromètre de féminisation des instances dirigeantes, explique le site Actuel RH.
Cette technique du "Name and shame" est utilisée au Royaume-Uni pour la première fois cette année. Les 10 000 entreprises britanniques qui comptent plus de 250 salariés ont dû rendre publics leurs salaires. Résultat : en moyenne les hommes gagnent 12% de plus que les femmes. Les plus mauvais élèves ont été désignés. Parmi eux Ryanair, avec un écart de 72%. Et Easyjet, 45%. Et plusieurs entreprises de la City, comme HSBC, NM Rotschild et JP Morgan.
Un logiciel pour "réparer" les inégalités
En France, pour les aider, les entreprises disposeront d'un logiciel qui mesurera les écarts de rémunération. À partir de janvier prochain, les entreprises de plus de 250 salariés pourront utiliser ce logiciel. Les plus petites attendront un an de plus. Celui-ci leur permettra de mesurer leurs propres disparités salariales. Il n'y aura pas de sanctions et l'utilisation de ce logiciel reposera sur le volontariat. Dans un deuxième temps figurera une obligation de transparence. Avec, in fine, le pari que les entreprises seront soucieuses de leur image, de leur "marque employeur".
En bref
À noter, une initiative de l'association Cancer at work qui tente de changer la perception des entreprises sur le cancer. Mille personnes apprenent chaque jour qu'elles ont un cancer. Parmi elles, 400 travaillent. Cancer@work crée avec le réseau social professionnel Linkedin une nouvelle compétence, que l'on pourra ajouter à son profil. Cette compétence, c'est "fighting cancer", "en train de combattre le cancer". L'association défend l'idée que ceux qui font face à la maladie développent des qualités de courage, de force et de ténacité qui sont précieuses dans le monde du travail. Et qu'au lieu d'avoir une période blanche dans son CV on peut donc mettre sur son profil Linkedin cette ligne : fighting cancer.
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