Le casse-tête des aidants familiaux au travail
La vie quotidienne des salariés aidants décryptée par une étude. 97% des salariés aidants gèrent leurs problématiques personnelles au travail.
Un Français sur huit vient en aide à un proche malade. Mais pour ceux qui travaillent, concrètement comment ça se passe ? Un étude éclaire la vie quotidienne des salariés aidants.
Comme franceinfo vous le révélait il y a quelques jours, le gouvernement va créer, dès l'année prochaine, une indemnisation spécifique pour les salariés qui aident un proche dépendant. Plus exactement, le congé de trois mois que l'on peut prendre dans ce cas – et que l'employeur ne peut pas vous refuser, avec à la clé l'assurance de retrouver votre poste – ce congé spécifique pour les proches aidants sera indemnisé à hauteur de 43,52 euros par jour. La mesure a été confirmée avec le budget de la Sécurité sociale lundi 30 septembre.
8,3 millions de personnes soutiennent au quotidien un parent, un enfant ou même un ami malade ou dépendant. Cela représente un Français sur huit et, parmi eux, la moitié travaille. Concilier ce soutien et une activité professionnelle, c'est un vrai casse-tête. 89% des aidants disent que c'est une source de stress, selon une étude produite par Yoopies, une plateforme de garde d'enfants. Pour faire face aux imprévus, les trois-quarts de ces aidants ont déjà posé une RTT ou un congé. Et un tiers d'entre eux considèrent que leur situation a eu un impact négatif sur leur évolution professionnelle.
La quasi totalité des aidants laissent leurs problèmes empiéter sur leur travail
97% d'entre eux, pas moins, gèrent leurs problématiques personnelles au boulot, démarches administratives liés à leur proche dépendant, urgences de type maladies ou accident. Pour une proportion tout aussi écrasante, c'est au moins une fois par semaine et on en trouve même 18% qui y consacrent plus de trois heures par semaine. Comment avoir une carrière normale dans ces conditions ? Les deux tiers affirment que tout cela a des conséquences négatives sur leur efficacité au travail.
Les entreprises prennent plutôt rarement ces situations en compte. Seule une entreprise sur sept s'est emparée du sujet. Les meilleures accordent des aménagements d'horaires. D'autres mettent à disposition de leurs salariés une plateforme téléphonique ou en ligne pour écouter les aidants et leur donner des conseils, des adresses, pour faciliter leurs démarches administratives.
Certaines sensibilisent les managers aux difficultés que peuvent rencontrer leurs collaborateurs. Pourtant, il y a une énorme demande de la part des salariés aidants, qui pensent à une très large majorité que leur entreprise devrait intervenir pour les soutenir. Avec la montée de ce phénomène - en 2030, un actif sur quatre pourrait être aidant - les entreprises ne pourront pas faire autrement que de prendre en compte ces situations.
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