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"Grande démission" : en France, la plupart du temps, les départs se passent mal

Près des trois quarts des salariés français ont vu partir des collègues au cours de ces douze derniers mois. Et ils ne sont pas contents de la façon dont ça s’est passé.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une lettre de démission tapée sur un ordinateur
 (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

La "grande démission", c’est du sérieux. Au cours de l’année écoulée, 74% des salariés français ont vu autour d’eux des collègues partir. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par HeyTeam, une start-up qui s’occupe du parcours des collaborateurs dans l’entreprise, que franceinfo vous révèle ce lundi 7 novembre 2022.

Là où ça coince, c’est que la plupart du temps ces départs se passent mal. Seule la moitié des salariés restants se disent satisfaits des méthodes utilisées par l’entreprise dans la gestion des départs. Nathaniel Philippe, le PDG d’HeyTeam,  nous explique que la plupart du temps ces départs se font en catimini : on "file à l’anglaise" et les salariés l’apprennent par "radio moquette". Pour celui qui part, c’est le parcours du combattant, sur le plan administratif, avec les bons papiers à récupérer, la logistique, avec la remise des clés et des badges ; et pour tout ce qui concerne la passation de pouvoir. Résultat : 56% des collègues des démissionnaires ont vu leur charge de travail augmentée, 31% ont noté un impact sur leur vie personnelle et même sur leur santé.

Une meilleure communication

Il n’y a donc pas en France de soin apporté aux départs des salariés. On parle de plus en plus souvent à ce sujet d’offboarding. Il n’y a pas en France, selon Nathaniel Philippe, de culture de l’offboarding, de l’accompagnement des salariés vers la sortie. Pourtant cette étape est très importante. Un collaborateur qui part dans de mauvaises conditions propage une image très négative de la société qu’il vient de quitter. Dommage à l’heure où les boites sont notées comme des restaurants sur les réseaux sociaux. En interne, un départ raté, c’est aussi une altération du lien. 43% des répondants admettent que cette mauvaise gestion des départs ont altéré leurs liens avec leurs employeurs.

Un départ réussi, ça se prépare. C’est d’abord une meilleure communication, plus transparente et plus en amont. C’est aussi un vrai parcours de départ, balisé, et enfin c’est un questionnaire de sortie. Car, on le voit de plus en plus, un salarié qui s’en va peut aussi revenir quelques années plus tard. On parle à leur sujet de salariés boomerang, et le cas est de plus en plus fréquent.

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