Ils ont changé de vie. Béatrice, de la communication à pilote d'hélicoptère
Cet été, nous nous intéressons à des parcours de salariés qui ont changé de vie. Jeudi, Béatrice a enfin réalisé son rêve d'enfance, piloter des hélicoptères. Elle en a fait son métier à la cinquantaine, et elle est même devenue instructrice.
Gamine, elle rêvait de tout ce qui volait. À 16 ans, premier baptême d'hélico, à Manhattan. Elle veut foncer, va voir l'armée. La porte se ferme lourdement devant elle. Dans les années 80, on ne prend pas de filles : "C’était direct. Vous n’avez pas fait un bac scientifique alors vous ne réussirez pas le concours d’entrée" dit Béatrice. Elle se renseigne dans le privé. Ticket d'entrée 350 000 francs. Cher, quand on n'a pas 20 ans. "Donc j’ai vécu avec ce crève-cœur pendant plus de 20 ans en me disant que ça ne sera jamais pour moi". Elle entrera donc chez Vinci, à la communication.
L'hélico, c'est pendant les vacances, des baptêmes de l'air. Jusqu'à un trajet Nice-Monaco, pour le boulot. "Et comme à chaque fois dès que j’entends le bruit d’un rotor je tremble, j’ai les larmes, les gens qui étaient avec moi me disent : 'mais qu’est-ce qui se passe pourquoi tu es dans cet état ?' et je leur explique et ils disent : 'mais pourquoi tu ne te lances pas, il y a certainement des écoles'."
Béatrice se lance dans une formation de pilote
Ses amis lui donnent une revue, pour la consoler. À la dernière page, il y a de la pub pour trois écoles. Elle écrit le mardi. Le samedi elle a rendez-vous dans l'une d'elles : "Au bout d’une heure et demie d’entretien on a fixé ma première heure de vol et à partir de cette date là je n’ai plus jamais arrêté de voler." Coût : 20 000 euros pour la première marche, le brevet de pilote privé. Un an de formation très dure. "Et pendant 13 mois je n’ai fait que ça, je bossais chez Vinci et je rentrais, je travaillais le soir le week-end, les RTT, les vacances, je ne sortais plus, je ne voyais plus personne." Mais si on veut en vivre, il ne faut pas s'arrêter là. Passer la formation théorique. Niveau pilote de ligne : "C’est juste le début du commencement des ennuis, on n'est rien et en fait l’Everest il est juste devant et tout ce qu’on a franchi c’est juste un col de l’Auvergne."
Béatrice est toujours à son poste chez Vinci. Elle travaille maintenant pour la communication de la ligne TGV Tours-Bordeaux. Il faut survoler le chantier. Elle se propose, en parle à son patron. Qui va être très coopératif : "Trois jours après il m’appelle il me dit : 'écoute je sors de cette compagnie, je viens de voir le patron, il t’embauche'." Beatrice va concilier son boulot et sa passion pour le vol. Mais ça devient difficile de tout mener de front. Béatrice va donc quitter son entreprise, dans laquelle est travaille depuis 26 ans. Pour voler davantage elle passe son brevet d'instructrice. L'activité est saisonnière, pas toujours facile d'en vivre. Mais elle n'a pas vraiment le choix : "On n'a qu’une vie ! Je ne peux pas continuer à vivre comme ça, je n’ai pas envie de passer à côté et c’est le sens de ma vie."
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