Ils ont changé de métier à cause du Covid-19 : du tourisme au conseil en communication
Toute la semaine, on s'arrête sur le parcours de ceux que la crise sanitaire a obligé à changer de métier. Mardi un couple qui partageait sa vie entre la Chine et le Maroc, entrepreneurs depuis douze ans dans le tourisme. Tout s'est arrêté brutalement et ils ont dû rentrer précipitamment en France, pour inventer une nouvelle vie.
Trois bureaux en Chine et un au Maroc. L'idée de Thomas, c'est de faire découvrir le pays comme un bon ami vous aurait permis de le faire. Le tout dans un vieux side-car. L'affaire marchait du tonnerre. Mais à partir du Nouvel an chinois, tout s'est arrêté. Brutalement : "C'est un projet de vie qu'on avait monté il y a douze ans et qui s'est arrêté du jour au lendemain. Je travaillais avec mon épouse, on est rentrés en France pour faire le confinement... et puis on n'est jamais repartis." Le couple et ses enfants s'installe à Lyon. Sans solution comme l'explique Thomas : "On a dû rebondir rapidement parce qu'on n'avait pas d'aide d'État, pas de chômage, rien du tout et c'est quand ça tire à balles réelles que vous réalisez que vous savez courir vite !"
Thomas et son épouse vont pourtant mettre un peu de temps avant de prendre la décision de tout arrêter. Cinquante personnes travaillaient pour eux. "Je suis rentré à Marrakech en me disant qu'en avril tout allait repartir ou au pire on ira à Shanghaï. Ce n'est qu'au mois d'août que l'on a réalisé que ça ne repartirait pas". "J'ai fait le tour de moi-même en me demandant comme je pouvais rapidement apporter mon aide à des chefs d'entreprise et me faire payer pour ça tout en étant crédible et légitime".
Un changement de carrière profitable
Thomas Chabrière, pour son entreprise de tourisme, maniait les relations presse avec dextérité. Faire connaître le produit, obtenir des articles dans la presse. Il applique la même méthode pour des petites entreprises françaises. Visiblement, bonne pioche : "En quelques mois, je gagnais mieux ma vie avec cette société de médias que je venais de créer qu'avec ma société de tourisme créée il y a douze ans. Je ne sais pas trop quoi faire de cette information, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose."
L'épouse de Thomas, pour sa part, a suivi une formation à distance avec l'université de Columbia, aux États-Unis. Trois mois pour deux mille euros. À la clé un nouveau métier dans le marketing digital, qu'elle exerce pour l'industrie pharmaceutique. Tout est de nouveau possible, comme le confirme Thomas : "On s'est organisés pour être mobiles. Elle travaille en distanciel, moi je peux travailler d'où je veux... On peut partir s'installer à Malte, au Portugal, en Afrique du sud, en Ecosse..." "Je pense qu'il n'y a pas de meilleur moment qu'une crise pour créer une entreprise. Moi, chaque euro que je gagne est un euro que je n'ai pas gagné l'année dernière, donc il y a une dynamique qui se sent... et qui marche !"
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