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Emploi : la crise a rendu les salariés moins fidèles à leur entreprise

Les salariés n’hésitent plus à postuler ailleurs, surtout les plus jeunes. Ceux à qui leur entreprise refuse le télétravail sont les plus infidèles.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Trois jeunes salariés dans un hall de société. (SIGRID OLSSON / MAXPPP)

Rester dans la même entreprise ? Un choix de plus en plus mis en doute par les salariés. Près d’un sur deux, 45%, voient aujourd’hui, depuis la crise sanitaire, moins de raisons de rester dans la même société. Ils sont du reste de plus en plus nombreux à n’avoir aucun scrupule à chercher du travail ailleurs tout en étant en poste. Près d’un salarié sur deux, selon une étude réalisée par OpinionWay pour Microsoft, reconnait être en recherche active alors qu’il a un emploi. Les plus jeunes salariés, ceux de moins de 35 ans, sont les plus infidèles : 55% d’entre eux envisagent plus facilement d’envoyer leur CV à d’autres entreprises depuis la crise sanitaire. Comme si la crise avait fait sauter un verrou psychologique, avait délité un attachement qui était plus fort par le passé.


Une catégorie de salariés est plus susceptible de quitter le navire que les autres. Avec elles, les entreprises touchent en quelque sorte la monnaie de leur pièce. Les plus infidèles sont ceux qui pourraient travailler à distance, mais à qui leur société refuse le télétravail. Ils sont près de 60% à trouver de moins en moins de raisons de rester. Et pour ceux qui télétravaillent, si leur entreprise leur demandait de revenir à 100% du temps, ça porterait un coup fatal à leur sentiment de fidélité. En Ile-de-France, plus d’un sur deux seraient tentés de partir.

Certains sont prêts à démissionner

Les valeurs de l’entreprise pèsent aussi très lourd dans l’envie de rester ou de partir. Des thèmes comme l’égalité, la diversité et l’inclusion ne sont plus des valeurs creuses et des bannières que l’entreprise agite pour faire joli. Les jeunes et les femmes y sont particulièrement sensibles. Si leur entreprise allait à l’encontre de ces valeurs, 40% des salariés de moins de 35 ans et 40% des femmes seraient prêts à présenter leur démission. 80% de l’ensemble des salariés s’en sentiraient affectés.


Pour leur donner envie de rester, il faut aussi que leur entreprise se modernise.
Le sentiment de fidélité est aussi lié à la simplicité des tâches du quotidien à effectuer au travail. Pour leur donner envie de rester, les salariés veulent par exemple qu’il soit plus facile de rechercher des données, que l’on puisse plus facilement partager des informations et même que leur entreprise leur permette d’échanger dans le cadre de mondes virtuels, à travers un avatar. Bref, pour qu’on ait envie d’y rester, l’entreprise doit se réinventer.

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