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Ces étudiants des grandes écoles qui ne veulent pas travailler dans des entreprises polluantes

10 000 étudiants de grandes écoles ont déjà signé un "manifeste pour un réveil écologique". Ils ne veulent pas aller travailler dans des entreprises polluantes.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Cheminées d'une usine à Tartas (Landes). (LOIC VENANCE / AFP)

Ce manifeste a été lancé il y a à peine trois semaines et il se répand comme une traînée de poudre dans les grandes écoles. Le mouvement a débuté à Paris, dans la crème de la crème. HEC, Agro, Centrale Supélec, ENS Ulm, Polytechnique,
Il est sur le point de franchir la barre des 10 000 signatures. Les meilleurs élèves de France claquent la porte aux nez aux entreprises polluantes. Petites ou grandes. Le prototype de la société à laquelle ils n'apporteront pas leur intelligence ? Paul, étudiant à Polytechnique en troisième année et co-auteur de ce "manifeste pour un réveil écologique" : "C'est une entreprise gouvernée par la maximisation du profit, pour les actionnaires, sans penser à sa responsabilité sociale".

La responsabilité sociale de l'entreprise, c'est notamment son empreinte écologique. "À quoi cela rime-t-il, demandent les signataires, de se déplacer à vélo quand on travaille pour une entreprise dont l'activité contribue à l'accélération du changement climatique ?" Est-ce que ça veut dire que ces étudiants, promis à de hauts salaires et à des postes en vue, acceptent de faire des sacrifices ? De faire une carrière moins brillante ? Ça ne fait pas de doute pour Paul, polytechnicien "À titre personnel je pense que oui. Il y a forcément des effets négatifs à court terme sur la carrière, mais il y aussi énormément de possibilités enrichissantes sans être dans un travail particulièrement polluant".

Les auteurs de ce manifeste pour un réveil écologique dénoncent en particulier le "greenwashing", la communication par laquelle les entreprises tentent de faire croire qu'elles sont écolos. Ils appelent à un "sursaut général", comme l'ont fait les experts du Giec, le groupe d'experts sur le climat qui a rendu son rapport la semaine dernière. Leur façon d'agir, c'est donc d'appeler à un véritable boycott des entreprises les plus polluantes.

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