Cet article date de plus de trois ans.

C'est mon boulot. Une application pour faciliter la dénonciation du harcèlement en entreprise

Une application arrive cette semaine sur les plateformes de téléchargement. #NotMe permet aux salariés de dénoncer des faits de harcèlement ou de sexisme dont ils ont été victimes ou témoins en toute sécurité.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'application #NotMe permet aux salariés de dénoncer des faits de harcèlement au travail. (CAPTURE D'ÉCRAN APPLICATION)

L'application #NotMe a été lancée par un avocat franco-américain, aux États-Unis, il y a trois ans. Ariel Wendling a déjà convaincu une quarantaine d’entreprises américaines, surtout dans le domaine des nouvelles technologies, d’adopter sa solution. Pourquoi Notme ? Pour dire "pas moi, je ne serai plus la victime qui ne signalera pas le problème, je ne serai plus témoin sans le rapporter, et je ne serai plus une entreprise qui cachera la poussière sous le tapis".

L’entreprise donne à ses salariés un QR code qui leur permet d’accéder à l’application. Sur #NotMe, ils peuvent remplir un rapport en répondant à des questions simples. De quel type d’agression il s’agit, qui l’a commise, que s’est-il passé, où et comment. Cela peut être anonyme si on le souhaite. Cela évite en fait d’aller trouver physiquement son supérieur hiérarchique ou la DRH, ce qui peut faire reculer certains salariés.

Tolérance zéro

Le message est envoyé aux personnes référentes dans l’entreprise. La DRH, la personne chargée de l’égalité et les délégués du personnel, par exemple. Qui vont ensuite contacter le salarié via la messagerie proposée par l’application, pour voir le degré de gravité de la situation. Il peut s’agir de blagues "lourdes" ou des agressions. L’idée, c’est tolérance zéro. Dans le monde du travail, 20% des femmes disent avoir déjà été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles.

Cette application permet de ne pas laisser passer un comportement malsain. On peut le dénoncer sur l’instant et de manière sécurisée. Elle laisse une trace, l'employeur ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. Les salariés qui se plaignent gardent la preuve de leur dénonciation. Certaines entreprises françaises se disent intéressées. L’agence de publicité McCann est sur les rangs. En 2019, elle avait été accusée de ne pas avoir suffisamment réagi à des faits de harcèlement. Des écoles de commerce et d’ingénieurs aussi. Science Po, dans la tourmente avec le hashtag sciencesporcs, a également manifesté son intérêt.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.