C'est mon boulot. Les risques psycho-sociaux à l'origine de plus en plus d'arrêts de travail
De plus en plus d'arrêts maladie sont liés à des dépressions ou du stress en excès. Un baromètre rendu public cette semaine révèle leur augmentation spectaculaire.
De plus en plus d'arrêts maladie sont liés non pas à des maladies professionnelles classiques, comme le mal de dos ou aux articulations mais à des dépressions ou du stress en excès. Un baromètre des cabinets Atequacy et Singer vient d'être rendu public et révèle leur augmentation spectaculaire. Un tiers des entreprises ont recensé cette année au moins un arrêt maladie lié à ce que l'on appelle les risques psycho-sociaux. Elles n'étaient qu'un quart l'an dernier. Les risques psycho-sociaux proviennent du harcèlement, des relations hiérarchiques trop dures, de la mauvaise organisation des tâches, du travail trop complexe, trop lourd ou trop changeant ou même de la fatigue liée aux transports. Ces risques ont des conséquences sur la santé : stress, anxiété, dépression, épuisement professionnel...
Maladies professionnelles
Ces symptômes sont de plus en plus reconnus comme des maladies professionnelles. La tendance est très nette : le nombre d'arrêts de travail liés à des risques psycho-sociaux reconnus comme maladie professionnelle a doublé cette année par rapport à l'an dernier, passant de 6% des arrêts recensés à 13%. Si les volumes restent assez faibles, leur augmentation relative est une nouveauté, soulignée par ce baromètre produit par un cabinet d'avocats spécialisés.
La dépression est bien une maladie professionnelle
Les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles se basent sur la consommation d'anti-dépresseurs, sur les arrêts de travail prolongés, des témoignages. Et l'avis du médecin du travail. Reconnaître la dépression comme maladie professionnelle a de nombreuses conséquences. Ainsi, les indemnités journalières sont plus élevées si le lien avec le travail est prouvé. Si la maladie entraîne une incapacité permanente, la pension d'invalidité est elle aussi plus élevée. Pour l'avocat Michel Ledoux, spécialisé dans les questions de santé au travail, il y a plus simple : en cas d'altercation, d'insulte, d'entretien annuel qui tourne mal ou tout choc émotionnel anormal, il est possible de faire reconnaître la situation comme un accident du travail. Une voie de plus en plus empruntée par les salariés ces dernières années.
En bref
Les employeurs remplacent peu leurs salariés absents. 60% des employeurs n'ont pas remplacé leur salarié absent pour cause de maladie ou d'accident du travail en 2017, selon ce même baromètre des cabinets Atequacy et Singer. En cause, l'incertitude sur la durée d'absence et les contraintes juridiques liées au CDD.
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