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C'est mon boulot. Le Québec, le travail en version américaine

On poursuit cette semaine une série de chroniques sur la vie quotidienne au travail à l'étranger. Aujourd'hui le Québec, province canadienne où l'on parle – presque –comme les Français, mais où l'on travaille comme les Américains.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un cheminot assure la maintenance sur une voie de chemin de fer dans la province du Québec. (EMMANUEL JOLY / PHOTONONSTOP)

Dix jours de vacances par an, c'est un peu maigre. C'est le tarif d'entrée quand on débute dans la vie professionnelle au Québec comme au Canada. Heureusement, le nombre de congés payés augmente au fil de l'ancienneté. Au bout de cinq ans on se voit attribuer une troisième semaine et au bout de dix ans une quatrième. Des avantages qui suivent les Canadiens même s'ils changent d'employeur. Un régime tout de même assez drastique – il n'y a également que huit jours fériés contre onze en France – mais qui s'accompagne d'un respect scrupuleux des horaires.

À 16h57, tout le monde est sur le pied de guerre pour quitter le bureau. Les heures supplémentaires sont payées souvent 50 % en plus, et pour compenser le peu de vacances, elles peuvent être converties en temps libre. Avec la même majoration. Pour huit heures d'heures supplémentaires, on peut ainsi obtenir 12 heures de congés payés.

Les licenciements ne sont pas toujours des échecs

Autre mode de fonctionnement très nord-américain : tout ce qui concerne les licenciements. Un employeur n'a pas à justifier un licenciement. Le préavis, pour se faire licencier comme pour partir, est de 15 jours. Se faire congédier est donc assez courant au Québec, mais ça n'est pas forcément vécu comme un échec. On peut par exemple obtenir un crédit facilement et le chômage n'est que de 6%. De la même manière, on peut commencer un nouveau travail dès le lendemain d'un entretien si ça s'est bien passé. Qualités appréciées : sens relationnel, capacité d'initiative, volonté et humour. On vous fera facilement passer un petit test puisque les employeurs n'ont pas peur d'embaucher. Et le diplôme n'est pas essentiel. Faire ses preuves sur le terrain permet de progresser vite dans les organigrammes.

Des organigrammes qui sont particulièrement "plats"

Au Québec, la délégation est une vertu cardinale. Quand quelqu'un est "en charge", il l'est vraiment. Sa direction lui donne un cadre, une stratégie, à lui d'être autonome. Le suivi permanent est perçu comme une ingérence et un manque de confiance. La distance hiérarchique est réduite au minimum, même si elle doit être strictement respectée. Les dirigeants sont abordables, les relations sont informelles – ici on tutoie même ses profs – mais on ne plaisante pas avec les horaires et il faut répondre rapidement à ses mails : pas plus de quatre heures. Quant aux codes de langage, ils sont plus nord-américains que français : si un patron dit "C'est bien mais tu devrais faire attention à ce point-là", ça veut dire que en réalité que ça ne va pas du tout !

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