C'est mon boulot. Ils ont changé de vie. Laetitia, de statisticienne à psychopraticienne
Cet été, nous nous intéressons à des parcours de salariés qui ont changé de vie. Jeudi, Laetitia qui a quitté son travail de statisticienne, qu'elle adorait, pour s'occuper de ses quatre enfants, mais qui a fini par s'installer comme psychopraticienne.
Statisticienne, pour Laetitia, ça n'était pas une vocation, mais c'est vite devenu une passion : "J’aimais bien comprendre. Comprendre et expliquer". Sa carrière est brillante, elle est consultante dans un cabinet, mais alors que ses quatre enfants grandissent et qu'elle a de plus en plus de responsabilités, elle se sent tiraillée, coupée en deux : "À un moment donné, j’ai estimé que mes enfants avaient besoin que je sois plus présente et je n’arrivais pas à tout faire." Presque à contrecoeur, mais poussée par ce qu'elle appelle "une incohérence interne", elle prend la porte de sortie : "Là où je suis un petit peu hors norme par rapport aux autres personnes que j’ai rencontrées qui ont eu des reconversions professionnelles, c’est que souvent c’est un ras-le-bol de leur métier et de la boîte dans lequel ils bossaient, alors que moi le fait de quitter cette boîte a été plutôt un déchirement."
Au bout de six mois de mère au foyer, elle s'inscrit déjà en fac de psycho. Et parallèllement dans deux écoles privées. Quatre ans après elle peut exercer comme psychopraticienne et accompagner des patients. Elle le fait à sa main, sans pression, mais elle a déjà fait ses calculs. Ça passe : "Sur la base de 25 heures en gros par semaine, 25 heures de consultation, je pourrais gagner 2 800 euros par mois. Si je monte à 35 rendez-vous par semaine j’arrive plutôt à 4 000."
Le point commun entre les stats et la psycho, c’est le fait de comprendre.
Laetitia
Entre son ancien métier, où elle brassait des données pour les plus grandes entreprises françaises, et sa nouvelle vocation, où elle reçoit des patients dans l'intimité de son cabinet parisien, Laetitia voit une cohérence : "Comme j’étais en cabinet de conseil et que j’arrivais dans de nouveaux environnements assez régulièrement, quand les gens me parlent de leur environnement professionnel j’arrive mieux à me représenter ce qu’ils disent et comment ça se passe. Je pense quand même que pendant mes années de statisticiennes avoir développé une certaine écoute des besoins, des objectifs de chacun de mes clients et donc aujourd’hui de chacun de mes patients."
"J’ai l’impression d’être nourrie par ce métier"
À part ça, ça n'est plus la même vie, et il n'y a plus désormais d'opposition entre sa vie familiale et sa vie professionnelle :"Quand je pars en formation j’ai l’impression de partir en vacances. Et quand je suis en rendez-vous avec les clients je ne vois pas le temps passer et parfois j’ai des rendez-vous qui sont tard, je rentre chez moi il est 22 heures, mais j’ai l’impression d’être plus en forme que quand je me suis levée le matin et j’ai l’impression d’être nourrie par ce métier."
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