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C'est mon boulot. Comment les étrangers jugent les managers français

Les étrangers pensent plutôt du bien sur le management à la française. Il serait flexible et très humain, d'après une étude récente.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Quartier d'affaires de La Défense, près de Paris. (GETTY IMAGES)

Que pensent les étrangers de notre façon de manager ? Réponse : contre toute attente, plutôt du bien, même si le poids des diplômes et des réseaux est plus marqué chez nous qu'ailleurs.

Ce sont 2 500 managers venus de 96 pays, tous travaillant en France dans des entreprises du CAC40, qui ont été interrogés par trois chercheurs. Objectif : évaluer le management à la française. On l'imagine trop hiérarchique, pesant et bloqué. Eh bien ! pas du tout. Il serait innovant, très flexible et très humain. C'est ainsi que le résume Ezra Suleiman, professeur de sciences politiques à l'université américaine de Princeton et co-auteur de ce travail de recherche.

Des managers accessibles

Pour lui, les étrangers qui travaillent en France apprécient par exemple de pouvoir échanger avec leur N+1. Ils estiment que tout le monde peut participer à la prise de décision et que, même une fois la décision prise, il reste possible de continuer à en parler. Du reste, quand on demande à ces managers étrangers où ils aimeraient travailler s'ils devaient quitter leur entreprise, il répondent : "Dans une entreprise française. On y prend goût..."

Un fonctionnement trop cloisonné

L'une des principales critiques portent sur le cloisonnement. Un manager, d'origine mauricienne, résume la situation et souligne que l'entreprise française fonctionne encore trop en silos. Chacun reste dans son département, qui ne communique pas avec le voisin. Chacun, selon lui, poursuit ses propres objectifs. On ne se fait pas confiance. Pour 53% des personnes interrogées dans le cadre de cette recherche, le manager français est perçu comme "individualiste". Et 60% estiment qu'il n'est pas concerné par son équipe.

L'importance accordée à la formation

Sauf si son équipe a fait la même école que lui. C'est le revers de la médaille pointé par les trois universitaires. La place des grandes écoles. Elles sont des "signes de reconnaissance au sein de l'organisation". Ceux qui n'en sont pas issus sont exclus. Surtout dans le top management. Un exemple : selon une responsable RH néerlandaise, "quand un manager français prend un poste, il crée une équipe autour de lui. Il monte une équipe de confiance". Et pour ce faire il s'appuie sur son réseau d'anciens. En France, avoir fait des études similaires augmente le capital confiance donné à un nouveau collaborateur, disent les chercheurs. Un réflexe qui n'existerait pas aux Etats-Unis, par exemple, où les réalisations au cours de la vie professionnelle valent plus que la formation.

En bref

Les dirigeants de PME sont stressés. Un stress qui provient, dans l'ordre du manque de trésorerie, des incertitudes sur l'avenir de leur activité professionnelle et d'une surcharge de travail, selon la Fondation MMA et un sondage OpinionWay. Un entrepreneur sur quatre juge que son état de santé s'est dégradé ces dernières années.

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