Les étudiants : une population à risque face à la précarité alimentaire
Selon un sondage Ifop, publié en septembre dernier, un étudiant sur deux saute des repas pour des raisons financières. Et un sur trois est prêt à solliciter une aide alimentaire. Il n’est qu’à voir les files s’allonger aux distributions pour comprendre que les jeunes, surtout ceux qui sont installés loin de leur famille, se nourrissent mal et peuvent avoir faim.
Benjamin Flohic, cofondateur et président de l’association Cop1 Solidarités Etudiantes, ne masque pas son inquiétude : "Le nombre d'étudiants qui nous sollicitent n'a jamais autant augmenté que depuis un an. Nous avons déjà du mal à aider tous ceux qu'on aide aujourd'hui, on déploie des efforts considérables dans plus de 15 villes partout en France." Cop1 distribue 15.000 repas par jour sous forme de colis, avec des fruits et légumes et des produits frais, et organise des petits-déjeuners devant les facultés.
Prix gelé depuis 4 ans
De son côté, le CROUS, l’organisme dédié à la vie étudiante et à la gestion des restaurants universitaires, établit le même constat. À Toulouse, par exemple, les bénéficiaires du repas à 1 euro – ce sont des étudiants boursiers ou accompagnés par des services sociaux – sont passés de 45% à la rentrée 2022 à 55% cette année. Dominique Froment, directrice générale du CROUS de Toulouse, dresse aussi le constat de la précarité :
"Nous avons ouvert la restauration le soir pour permettre d'accompagner les étudiants avec 2 repas à 1 euro par jour, pour les boursiers et les précaires. En plus, depuis septembre 2023, nous avons accordé des aides ponctuelles à 122 étudiants non-boursiers, qui rencontrent des difficultés à financer leurs repas."
Le CROUS de Toulouse sert en moyenne 17.000 repas par jour. Le prix normal est de 3,30 euros, un prix gelé depuis 4 ans, mais cela semble ne pas suffire. Plusieurs associations et syndicats étudiants réclament désormais une refonte totale du système des bourses.
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