Préjugés sexistes en médecine
A ce jour, en France, un médecin sur deux est une femme. Une belle évolution quand on sait qu’en 1913, la part des femmes était seulement de 6% . Mais pourtant, les préjugés sexistes à leur encontre sont tenaces et encore bien trop présents.
On retrouve comme chaque dimanche le Dr Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, pour évoquer ces préjugés sexistes qui existent encore en médecine. Des préjugés sexistes dont font l’objet les femmes médecins. A ce jour, en France, un médecin sur deux est une femme.
franceinfo : Une étude japonaise permet de tordre le cou aux idées reçues sur les femmes médecins ?
Oui, une solide étude, publiée cette semaine, montre que les femmes chirurgiens opèrent aussi bien que leurs homologues masculins. L’étude n’a constaté aucune différence entre les deux sexes, sur les presque 300.000 patients opérés d’une gastrectomie, une opération de l'estomac longue et à haut risque.
Cette étude permet une réelle prise de conscience des préjugés sexistes dont font l’objet les femmes médecins, malgré des compétences équivalentes aux hommes.
Et par extrapolation, ces préjugés sexistes concernent un grand nombre de femmes du milieu médical. Les infirmières et les aides-soignantes, pour ne citer qu’elles.
Quelles formes prennent ces préjugés ?
Principalement des remises en cause de leurs compétences médicales, avec des réflexions du type: “Vous n’êtes pas trop jeune pour être médecin, mademoiselle ?” ou encore, “Quand est-ce qu’arrive le vrai médecin ?”. Il y aussi des allusions sexistes ou du harcèlement sexuel, comme il en existe encore trop
dans notre société.
Comment lutter contre ces comportements sexistes ?
Tout d'abord, il faut faire prendre conscience à la population que les médecins femmes doivent être traitées avec respect et qu’elles sont aussi compétentes que les médecins hommes, et ça quelque soit la spécialité médicale. Ça nous paraît évident, mais ce n’est apparemment pas le cas de tous !
D’ailleurs une précédente étude montre l’ampleur du travail qu’il reste à
accomplir ?
Oui, une étude internationale parue en juin 2022, a évalué certains comportements négatifs à l'encontre de 1200 médecins du sport, hommes et femmes, de plus de 50 pays. Elle a permis de mettre en évidence que le nombre de femme médecins victimes de mépris de la part de leurs interlocuteurs (sportifs, entraîneurs, fédérations sportives, collègues médecins) était au moins de 10% supérieur à celui d’un homme, et cela quelque soit le sexe de l’interlocuteur. C’est-à-dire qu'un patient sportif par exemple, homme ou femme, avait plus tendance à remettre en cause les compétences médicales du médecin si celui-ci était une femme.
Cette étude montre également que les femmes médecins du sport étaient 10 fois plus exposées au harcèlement sexuel que les hommes médecins du sport, sachant qu’elles étaient harcelées majoritairement par des personnes de sexe masculin.
>>> Références bibliographiques
- Tsukahara Y, Novak M, Takei S, et al
Gender bias in sports medicine : An international assessment of sports medicine physicians perceptions of their interactions with athletes, coaches, athletic trainers and other physician.
British Journal of Sports Medicine 2022;56:961-969.
- Okoshi K, Endo H, Nomura S, Kono E, Fujita Y, Yasufuku I et al.
Comparison of short term surgical outcomes of male and female gastrointestinal surgeons in Japan : retrospective cohort study
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