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Santé : une carence en monoxyde d'azote à l'origine de difficultés pour les prématurés ?

Des découvertes lilloises sur une maladie rare pourraient améliorer l’avenir des 60 000 enfants qui naissent prématurément en France chaque année.

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Les essais qui vont se dérouler au CHU de Lille laissent entrevoir le début d’un formidable espoir pour les enfants nés trop tôt qui souffrent parfois de difficultés d’apprentissage comme la dyslexie par exemple. ( Illustration) (ER PRODUCTIONS LIMITED / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

60 000 enfants naissent prématurément en France chaque année. Des essais vont se dérouler bientôt pour tenter de pallier une carence en monoxyde d'azote qui provoque des difficultés d'apprentissage chez ces prématurés. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : Un essai clinique est même sur le point de commencer ?

Géraldine Zamansky : Cet essai devrait effectivement commencer au CHU de Lille dans les deux prochaines semaines. L’espoir vient de la découverte de la cause d’une maladie hormonale rare, et surtout de son implication dans le développement du cerveau des prématurés.  

Cette cause, décryptée par l’équipe de Vincent Prévot, à l’Inserm, est une carence en monoxyde d’azote. Ce nom vous rappelle peut-être vos vieux cours de chimie mais restez concentrés, car ici, on parle d’une substance capable de réguler l’activité de certains neurones. Et ce n’est que le début de cette belle histoire que m’a racontée Vincent Prévot. Une fois cette carence identifiée, ils ont donné du monoxyde d’azote à des souris, touchées par cette maladie rare. Et elles ont guéri.

Certains neurones à GnRH (vert) expriment la NOS1 (rouge) au cours de leur migration du nez vers le cerveau pendant la vie fœtale. Les cellules doublement marquées GnRH + NOS1 apparaissent en jaune.  (VINCENT PREVOT / INSERM)

Alors, puisque ce monoxyde d’azote serait aussi responsable de certaines difficultés des prématurés, il faudrait leur en donner ?

Exactement. L’essai clinique va commencer au CHU de Lille car c’est sur son site que se trouve le laboratoire de Vincent Prévot. Quand il a parlé de sa découverte aux pédiatres qui s’occupent des prématurés, ils ont réagi très vite. En effet, le Dr Kevin Le Duc, un des pédiatres, m’a expliqué qu’ils utilisent déjà le monoxyde d’azote pour traiter un autre problème. Un problème, en très simplifié, de "mise en route" de la respiration chez certains prématurés.

C’est donc beaucoup plus facile à tester qu’avec un traitement inconnu ?

Il faut quand même passer par toute la législation d’un essai clinique bien sûr. Mais pas pour proposer aux parents un nouveau traitement supplémentaire. Quand leur enfant reçoit déjà du monoxyde d’azote pour mieux respirer, l’essai demande juste de pouvoir évaluer son efficacité sur le développement du cerveau. Mais, pas besoin d’attendre l’entrée à l’école de ces nourrissons pour savoir s’ils ont moins de difficultés.

Car rappelez-vous, tout part d’un problème commun avec la maladie rare : un dérèglement hormonal chez les prématurés. Donc il suffira de mesurer son amélioration par des prises de sang. L’essai prévoit simplement deux ans de suivi !

>>> L’étude de l'équipe de Vincent Prévot à l'Inserm

        Le communiqué de presse Inserm 

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