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L'hypersensibilité médicamenteuse, ne pas confondre allergie et intolérance

L’hypersensibilité médicamenteuse touche 8% des Français. Ce sont des gênes et des symptômes qui interviennent à la suite de la prise de médicaments, et qui proviennent la plupart du temps d’une intolérance.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Ne pas confondre allergie et intolérance à un médicament. (Illustration) (ELENA SHEVCHUK / MOMENT RF / GETTY)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, évoque aujourd’hui l’hypersensibilité médicamenteuse, qui touche 8% des français, et particulièrement la confusion entre une allergie et une intolérance à un médicament.

franceinfo : Déjà, qu’est-ce que l’hypersensibilité médicamenteuse ?

Martin Ducret : L’hypersensibilité médicamenteuse, c’est l’apparition de symptômes – en majorité des réactions cutanées comme des boutons, de l’urticaire, des démangeaisons, ou encore des gonflements des paupières ou du visage – après avoir pris un médicament. Le plus souvent un antibiotique ou un anti-inflammatoire.

Contrairement aux idées reçues, cette hypersensibilité est principalement due à une intolérance, non pas à une allergie ?

Oui, l’allergie – qui est un dérèglement du système immunitaire causé par la production d’anticorps ou de cellules spécialisées, les lymphocytes T – est en cause dans seulement 10% des cas.

Cela veut donc dire que la grande majorité des réactions cutanées, qui surviennent après la prise d’un médicament, sont dues à une intolérance. Dans ce cas, pas d’anticorps, ni de lymphocyte T, c’est directement le médicament en lui-même qui crée le problème. Ça ressemble à une allergie, mais ça n’en est pas une !

Pourquoi c’est important de faire cette distinction, si les deux se ressemblent tant ?

"Parce qu’une allergie peut être grave, alors qu’une intolérance est juste désagréable", m’a expliqué le Dr Brigitte Jallut , dermatologue à Avignon. "C’est assez rare, mais une allergie peut entraîner une grave réaction du système immunitaire pouvant aller jusqu’au décès." La distinction est donc indispensable !

Pour bien comprendre, prenons l’exemple de l’allergie à la pénicilline. J’ai régulièrement des patients qui me disent : "Je suis allergique à la pénicilline, j’ai eu des boutons et des démangeaisons quand j’étais enfant". Si c’est vraiment une allergie, la prise de pénicilline est contre-indiquée à vie ! Mais si c’est une intolérance, ce qui est le plus courant, la pénicilline pourra être prise de nouveau sans danger. Surtout que l’intolérance peut survenir lors d’une prise, mais pas forcément lors des suivantes.

Donc en cas de réaction cutanée secondaire à un médicament, même ancienne, il faut consulter un allergologue pour différencier une allergie d’une intolérance !

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