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Dépistage du cancer du col de l’utérus grâce à l’auto-prélèvement vaginal

Le cancer du col de l’utérus, avec un mode de dépistage novateur : un auto-prélèvement vaginal. Les précisions de Martin Ducret.
Article rédigé par franceinfo - Martin Ducret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un nouveau mode de dépistage pour le cancer du col de l'utérus. (Illustation) (PETER DAZELEY / THE IMAGE BANK RF / GETTY IMAGES)

Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd’hui du dépistage du cancer du col de l’utérus, en particulier de l’auto-prélèvement vaginal.

franceinfo : Déjà, qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus, et comment le dépiste-t-on ?

 C’est un cancer qui se développe sur la partie qui relie le vagin au corps de l’utérus, le col. Il est secondaire à une infection sexuellement transmissible, due à un virus, le papillomavirus humain ou HPV. Cette infection est très fréquente et guérit généralement de manière spontanée, mais dans 10% des cas, le virus persiste, et des lésions précancéreuses peuvent se développer au niveau du col.

D’où la nécessité de dépister ces lésions, grâce à un prélèvement du col utérin tous les 3 à 5 ans chez les femmes de 25 à 65 ans. C’est un prélèvement, non-douloureux, des cellules du col de l’utérus avec une petite brossette, réalisé par un professionnel de santé. Le problème actuellement, c’est que 40% des Françaises ne se font pas dépister, par manque d’accès aux soins ou simplement par crainte d’aller chez un médecin.

D’où l’idée d’un auto-prélèvement vaginal à la recherche d’HPV ! D’ailleurs, une récente étude américaine montre une amélioration du dépistage grâce à cet auto-prélèvement ?

Oui, dans cette étude, plus de 400 femmes ont reçu à domicile un kit d’auto-prélèvement. Une solution qui a permis de presque doubler le taux de participation au dépistage, particulièrement chez des patientes qui avaient un accès difficile aux soins. "Les résultats de cette étude confirment les avantages de l’auto-prélèvement vaginal d’HPV pour dépister le cancer du col", indique le Pr Geoffroy Canlorbe, gynécologue à la Pitié Salpêtrière à Paris, et secrétaire général de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV). "D’ailleurs, Les Pays-Bas et la Suède n’ont pas attendu les conclusions de cette étude. L’auto-prélèvement y est déjà réalisé depuis quelques années."

Et en France ?

L'auto-prélèvement a été validé il y a un an, par l’Institut national du cancer (Inca) et la Haute Autorité de Santé (HAS). Actuellement, pour des raisons de logistique, il n’y pas encore de campagne d’auto-dépistage de masse, avec un envoi de kit à domicile, comme pour le cancer du côlon. Mais les patientes peuvent depuis quelques mois récupérer un kit d’auto-prélèvement, dans un laboratoire, et c’est remboursé par la sécurité sociale.

Je rappelle quand même que l’idéal est d’aller consulter un médecin, pour se faire dépister dès l’âge de 25 ans. Et surtout que la vaccination contre l’HPV, à partir de 11 ans chez les filles et les garçons, reste le meilleur outil pour se prémunir contre le cancer du col de l’utérus.

Bibliographie

Article du journal The Lancet sur l'auto-dépistage pour lutter contre le cancer du col de l'utérus.

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