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C'est ma planète. Renards, ragondins, putois : et s'il fallait protéger les nuisibles ?

On les a classés comme nuisibles pour notre environnement mais, aujourd'hui, plusieurs associations et scientifiques s'inquiètent de leur état de santé.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un renard commun (Vulpes vulpes). (FRANK BIENEWALD / GETTY IMAGES)

La situation des renards roux d'Europe inquiète aujourd'hui l'Association de Protection des Animaux Sauvages (ASPAS). Pendant deux jours, des scientifiques, des agriculteurs mais aussi des agents des directions de l'environnement vont débattre à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris de notre rapport à cet animal. Plus d'un million d'entre eux sont tués chaque année et, selon l'association, pour de mauvaises raisons. Les contes pour enfants leur collent encore à la fourrure. Ils sont accusés de donner la rage alors que celle-ci a été éliminée chez les renards en France depuis 2001, selon le ministère de la Santé. Ils sont surtout accusés d'être des voleurs de poules alors qu'aujourd'hui les volatiles sont bien enfermées par des grillages.

L'ASPAS veut aussi montrer au public tout ce que l'on a appris du comportement et des services rendus par les renards. Pour elle: ils mangent les rongeurs qui grignotent les récoltes, ils éliminent les animaux malades des champs. Ils jouent donc un grand rôle sanitaire plus que nuisible.

19 espèces classées comme nuisibles pour l'environnement

C'est le cas du corbeau, du sanglier, du lapin de garenne mais aussi du renard. Ces espèces sont classées comme nuisibles ou pouvant occasionner des dégâts, selon la nouvelle loi de biodiversité, quand elles posent problèmes à notre faune et notre flore, quand elles détruisent une partie de nos activités agricoles, enfin quand elles propagent des risques sanitaires.

Cette liste existe depuis les années 1980 et, chaque année, chaque département détermine quelles espèces posent de réelles difficultés dans son territoire. Une commission se réunit avec le préfet, les associations de chasseurs, de défense des animaux, d'agriculteurs et des scientifiques. Mais l'instruction se fait souvent à charge.

Le renard voleur de poule poserait donc encore dans de nombreux départements des problèmes à nos éleveurs. Il est un vecteur de l'écchinococcose alvéolaire : un parasite qui s'installe dans notre foie mais que l'on peut aussi attraper en se faisant lécher par son chien. L'association de protection des animaux sauvages estime que le renard est classé comme nuisible avant tout parce qu'il fait trop de concurrence aux chasseurs en mangeant les perdrix ou autres oiseaux qui peuvent être chassés.

Le putois en déclin

Si le renard n'est pas classé en danger pour l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), d'autres espèces nuisibles suscitent des inquiétudes. Selon la Société française pour la protection et l'étude des mammifères, le putois est en déclin en France. Il faut même d'urgence qu'il sorte de la liste des nuisibles, selon elle. Le putois souffre du manque de proie, de la raréfaction des zones humides que l'on urbanise aujourd'hui. Il faut l'objet de réintroduction au Royaume-Uni et de protection en Italie. Mais en France, il fait toujours de l'ombre aux chasseurs de lapins, comme la marte et la belette, classées elles aussi comme nuisibles. Les associations invitent donc le public à prendre sa défense.

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