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C'est ma maison. Marché immobilier : les notaires dressent le bilan un an après la crise sanitaire

Un an après le début de la pandémie, quelle est la situation réelle du marché immobilier à Paris et en régions. Les recherches de logements hors agglomérations ont explosé. Les prix sont en hausse dans de nombreuses villes, sauf à Paris où ils marquent le pas. 

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss - Charlie Cailloux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Rouen, la place du vieux marché. La crise sanitaire a brouillé les cartes, elle a déplacé le marché vers la province. (Illustration)     (PHOTONONSTOP / NICOLAS THIBAUT / AFP)

Les notaires de France ont publié cette semaine leur dernière étude sur le marché immobilier. Décryptage avec Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr.

franceinfo : Le marché immobilier a-t-il encaissé la crise sanitaire ?   

Charlie Cailloux : Oui absolument ! En volume de ventes, en nombre de transactions, l’année 2020 est un très bon millésime avec 1.024.000 transactions actées. La crise sanitaire, l’interruption du marché pendant deux mois, n’a donc pas freiné la volonté d’acheter qui est aussi encouragée par des taux d’intérêt très bas. En revanche, la crise sanitaire a brouillé les cartes, elle a déplacé le marché vers la province.    

Donc ce que l’on pressentait à la sortie du premier déconfinement s’est finalement confirmé ?  

Oui, on a remarqué l’année dernière que les gens n’avaient pas du tout cessé leurs recherches de logements durant le premier confinement, et surtout que les recherches hors agglomérations avaient explosé.

Cette tendance s’est concrétisée : en 2020, en Île-de-France, le nombre de ventes de logements anciens a baissé de 12%. Malgré tout, les prix sont restés en hausse dans cette région (+6,4%), sauf peut-être à Paris où ils marquent le pas : le prix au m2 moyen caracole toujours au-dessus des 10.000 (précisément 10.600 euros en avril 2021 contre 10.850 en novembre dernier). Donc, dans la capitale, les prix stagnent voire s’érodent.   

Et dans les autres régions ?  

Fin 2020, les prix médians étaient en hausse dans quasiment tous les départements et dans la grande majorité des grandes villes de province, avec une hausse plus franche pour les maisons individuelles : plus de 17% à Brest, plus de 14% au Havre, presque 17% à Troyes.

Sur la base des avant-contrats signés en 2021, les notaires prévoient même un net ralentissement de la hausse des prix des appartements alors que la hausse du prix des maisons resterait en moyenne dynamique (à plus de 6%). En 2021, le prix des appartements pourrait même s’orienter à la baisse dans certaines villes, comme Bordeaux.   

Baisse du volume de vente en Île-de-France, déplacement du marché vers les autres régions, essor des maisons sur les appartements : toutes ces constatations sont-elles le résultat de la crise sanitaire ?    

Pour partie, oui ! La crise sanitaire a eu deux effets :
1) le confinement a motivé les ménages à améliorer leur cadre de vie (avoir plus grand et avoir un jardin ou au moins plus d’espace vert).
2) Avec le confinement, le télétravail s’est développé permettant à ceux qui sont concernés de s’éloigner de l’agglomération où ils travaillent.

Mais ce n’est pas tout, il y a un troisième facteur à cette réorientation géographique qui n’est pas lié à la crise sanitaire : le prix des logements dans les grandes métropoles est devenu exorbitant, même pour ceux qui ont un emploi, même si les conditions de crédit sont favorables. Pour ces trois raisons, les acheteurs s’éloignent. 

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