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C'est dans ma tête. Etre heureux à Noël : une obligation ?

Ce soir, samedi 24 décembre, c’est la Fête de Noël. Pour certaines personnes c’est un moment très heureux, mais d’autres s’interrogent parce qu’ils ont l’impression que Noël est devenu la fête des réjouissances familiales obligatoires. Et ils trouvent cela artificiel.

Article rédigé par franceinfo, Claude Halmos
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Une maison décorée pour Noël dans la ville de Québec au Canada. (DUPUIS JEAN-FRANCOIS / MAXPPP)

Je pense qu'en matière de fêtes, comme en matière de vie en général, d’ailleurs, il faudrait avoir le droit à la différence et le droit de se sentir libre, souligne la psychanalyste Claude Halmos. 

Libre de quoi ? Libre de se réjouir, si on a matière à se réjouir et de ne pas se réjouir, si ce n’est pas le cas. Et on devrait pouvoir, dans les deux cas, être libre de le dire. On devrait avoir le droit de dire que l’on n’aime pas Noël, par exemple, sans passer pour un névrosé ou un rabat-joie.

Pourquoi peut-on ne pas aimer Noël ?

Parce que nous aimons les choses en fonction de ce qu’elles sont, bien sûr. Mais aussi en fonction de ce qu’elles évoquent pour nous, de ce qu’elles nous rappellent.

Les fêtes de famille comme Noël, et celles qui correspondent à Noël dans d’autres traditions religieuses, sont des moments formidables pour les gens qui  appartiennent à une famille dont les membres ont, entre eux, de véritables liens d’affection, de parole, d’estime, de solidarité. Dans ce cas la fête, la rencontre avec les autres, est un moment de bonheur.

Et elle est, en elle-même, un cadeau même si  par ailleurs les membres de cette famille n’ont pas suffisamment d’argent  pour se faire des cadeaux.

Et si on n’appartient pas à une famille qui apprécie ce moment de bonheur ?

Si on n’a pas ça, la fête peut-être un moment que certaines personnes ressentent, soit comme un moment d’hypocrisie : on fait semblant de s’aimer mais en fait on ne s’aime pas, (les adolescents, par exemple, parlent souvent de ce genre d’hypocrisie). Soit comme un moment de grande solitude.
Parce qu’on est vraiment seul, (beaucoup de personnes sont dans ce cas). Ou parce qu’on se sent seul au milieu des autres.

Noël, une revanche sur le malheur 

Et c’est souvent le cas des enfants qui ne sont pas heureux dans leurs familles. Un enfant malheureux se sent encore plus malheureux les jours où il sait que les autres enfants sont heureux. Ça peut le poursuivre sa vie entière. Et c’est souvent parce qu’ils ont été ce genre d’enfants que beaucoup de gens détestent Noël. Et ça peut être important pour eux, d’ailleurs d’essayer de dépasser cela. Et de se fabriquer, à l’âge adulte, des Noëls aussi gais que ceux de l’enfance ont été tristes. Les fêtes comme Noël, ça peut être aussi une bonne occasion de prendre sa revanche sur le malheur.

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