C'est comment ailleurs ? La longévité ministérielle en Allemagne

Ce phénomène de longévité s'appelle Wolfgang Schäuble, 74 ans. Il est le ministre des Finances d'Angela Merkel, le doyen du gouvernement allemand et probablement le plus ancien ministre des Finances de l'Union européenne. Il est aussi ministre en Allemagne depuis les années 80. Cet homme en chaise roulante est également la bête noire de tous ceux qui rejettent l'austérité en Europe.

Les Finances depuis 2009

Wolfgang Schäuble est ministre des Finances depuis octobre 2009, soit sept ans et demi. Il est le ministre des Finances d'un pays où la rigueur et la solidité monétaire sont vénérées, un pays qui a la phobie de l'inflation et des dérapages budgétaires. C'est donc un ministre très important.

Lors de sommets européens, on le remarque car c'est un homme qui se déplace en chaise roulante, paraplégique depuis qu'un déséquilibré lui a tiré dessus lors d'un meeting électoral en 1990.

Cinq fois ministre depuis 1984

La longévité ministérielle de Wolfgang Schäuble dépasse le ministère des finances. Car la première fois qu'il a été ministre, c'était en 1984, il y a 33 ans ! Ministre fédéral avec attribution spéciales dans le gouvernement d'Helmut Kohl. Car Shäuble est conservateur CDU. Il a ensuite été ministre de l'intérieur de Kohl puis d'Angela Merkel pendant cinq ans et enfin ministre des Finances.

Bundestag depuis 1972

Sa longévité se retrouve aussi au parlement allemand. Là encore, Schäuble fait dans la durée. Il a été élu la première fois au Bundesatg en 1972, il y a 45 ans ! Malheureusement pour lui, malgré ses multiples mandats de député et de ministre, il n'a pas pu succéder à Helmut Kohl comme chancelier ni être désigné au poste de président de la république allemande.

Longévité en termes de critiques   

En tout cas, en tant que ministre des Finances, il a aussi la longévité des inimitiés européennes. Depuis qu'il gère son pays et qu'il cogère la politique économique européenne, les critiques pleuvent régulièrement sur cet homme très cash.

Les dirigeants grecs soumis à une cure d'austérité l'accusent d'avoir asphyxié leur pays et d'avoir mené l'Europe dans l'impasse. En France, des hommes politiques de gauche, y compris au gouvernement, n'ont pas hésité à le condamner quand il jugeait la France et son supposé manque de réformes. Jean Luc Mélenchon, l'a même traité de "petit Bismarck de bal masqué".