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Santé : bientôt une pilule ciblant en quelques jours la dépression post-partum

Aux États-Unis, la dépression post-partum touche une maman sur sept, soit des centaines de milliers de personnes. En août, l'Agence du médicament américaine a autorisé la mise sur le marché du Zurzuvae, une pilule qui pourrait soigner ce trouble.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La dépression post-partum n'est pas un simple "baby blues" de quelques jours. Photo d'illustration (LIONEL LE SAUX / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP)

Le Zurzuvae, développé par le laboratoire américain Sage Therapeutics, a été testé sur deux groupes de patientes. Elles l'ont pris pendant 14 jours et ont été observées pendant les quatre semaines qui ont suivi le traitement. Comparées à celles qui ont pris un placebo, les patientes avec le Zurzuvae ont vu les symptômes dépressifs diminuer significativement et durablement pendant plusieurs semaines. Les chercheurs ont utilisé un stéroïde neuroactif, qui agit sur les neurotransmetteurs régulant l'humeur et l'anxiété.

Ne pas confondre avec le "baby blues"

La dépression post-partum n'est pas un simple "baby blues" de quelques jours comme le traversent presque toutes les jeunes mères. En plus des accès de colère, de crises de larmes ou d'un état de fatigue permanent, l'humeur est affectée au point de provoquer parfois des suicides.

On ne connaît pas encore le prix du médicament ou la date exacte de sa mise sur le marché - probablement avant la fin de l'année - mais plusieurs associations œuvrant pour le bien-être des mères saluent un "rayon d'espoir".

Auparavant, des moyens existaient pour traiter ce type de dépression, mais ils étaient moins simples que l'absorption d'une simple pilule. Quant aux antidépresseurs, ils prennent parfois des semaines à agir, alors que le Zurzuvae fait effet dès trois jours.

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La firme avait développé il y a quatre ans le Zulresso, un autre médicament à partir de la même molécule que le Zurzuvae. Mais il coûtait des dizaines de milliers de dollars. De plus, il fallait passer 60 heures dans un hôpital pour le recevoir en intraveineuse, sans pouvoir rester au contact de son bébé. Le traitement marche, mais dans ces conditions, il est trop lourd pour être efficace à grande échelle. Les médecins espèrent maintenant que les mères souffrant de dépression post-partum auront moins de mal à franchir le pas avec une pilule qu'il suffit d'avaler lors du repas du soir.

Attention aux effets secondaires

Il existe malheureusement des effets secondaires, comme de la fatigue, des vertiges, diarrhées, rhumes, somnolences. Il est recommandé, comme souvent avec les antidépresseurs, de ne pas conduire pendant 12 heures suivant la prise. Les mères ne peuvent pas non plus allaiter pendant le traitement, parce qu'on ne sait pas encore si le médicament a un effet sur le lait maternel.

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Comme le prix n'est pas connu, on ne sait pas encore ce que les assurances vont réclamer aux patientes ni ce qu'elle laissera comme reste à charge. C'est un antidépresseur, donc ça ne se prend pas à la légère. Il faut s'assurer que son état le justifie et que son corps peut l'accepter. Toutes les personnalités ne s'y prêtent pas. Parfois, la thérapie a plus de chances de fonctionner. La dépression post-partum n'est pas qu'une affaire de chimie.

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