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Intelligence artificielle : une startup américaine va faire plaider le premier "robot avocat"

Sur des dizaines de milliers d'amendes contestées aux Etats-Unis et en Angleterre, l'intelligence artificielle a un taux de réussite de 60 %.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Joshua Bowder est le fondateur de DoNotPay, le premier avocat robot. (JAN HAAS / PICTURE ALLIANCE)

Satisfait ou remboursé, telle est la promesse. La société DoNotPay, qui signifie "ne payez pas" en français, a vu le jour il y a bientôt huit ans. Un ancien étudiant de l'université de Stanford a créé son entreprise après un constat simple : après avoir reçu bon nombre d'amendes, il s'est rendu compte qu'elles obéissent toute à une sorte de formule. L'ingénieur a donc réfléchi au moyen de les contester presque automatiquement.

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DoNotPay propose ainsi rapidement des lettres-types à envoyer pour contester une amende, mais aussi annuler un abonnement ou demander un remboursement. En s’appuyant sur ce système d’intelligence artificielle, le logiciel peut même négocier via un chat pour obtenir une réduction d’une facture du câble.

Souvent, les clients font face à une messagerie en ligne automatisée pour un service après-vente. Des messageries parfois agaçantes pour de nombreux plaignants. DoNotPay propose donc une messagerie automatisée... qui répond à la messagerie de la société au nom du client. Preuve de l'intérêt des investisseurs : la start-up a levé 27 millions de dollars. Et l'efficacité semble être au rendez-vous : sur des dizaines de milliers d'amendes contestées aux Etats-Unis et en Angleterre, DoNotPay a un taux de réussite de 60 %. 

Un système pour le moment illégal dans de nombreux tribunaux

Concrètement, face à un tribunal, on ne verra pas un robot en robe d'avocat. DoNotPay guidera via le smartphone de l'utilisateur : si une personne conteste une amende, elle n'aura pas d'avocat près d'elle, mais simplement ses écouteurs et son téléphone. Le robot dira dans l'oreille ce qu'il faut répondre aux questions du juge. Et l'entreprise s'engage à payer l'amende si DoNotPay ne remporte pas le procès. Pour le fondateur de la start-up, Joshua Browder, la loi est presque comme du code informatique, elle est donc adaptée à l'intelligence artificielle.

Reste que pour le moment, ce système est illégal dans de nombreux tribunaux. Sur les 300 affaires traitées avec son intelligence artificielle, seulement deux ont été acceptées. Par ailleurs, des avocats en chair et en os cette fois sont très en colère et ont menacé DoNotPay qui, par conséquent, n’a pas indiqué où et quand exactement aurait lieu ces interventions d’un nouveau genre. 

Mais la start-up espère que ces deux affaires traitées vont faire évoluer la loi.  Joshua Bowder dit vouloir démocratiser l’accès à la justice parce que 80 % des Américains n’auraient pas les moyens de se payer un avocat, selon l’association du Barreau américain. Le site internet de la start-up soutient combattre les corporations et battre la bureaucratie. Ambition : plaider un jour devant la Cour suprême. DoNotPay affirme qu'elle paiera un million de dollars à quiconque le lui permettra.

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