États-Unis : la Floride vote un texte interdisant tous les réseaux sociaux aux moins de 14 ans
Le gouverneur républicain Ron DeSantis a signé lundi 25 mars, la loi HB3, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2025. Elle interdit donc aux enfants de moins de 14 ans de s'inscrire sur les réseaux sociaux. Ceux de 14 et 15 ans pourront le faire, mais avec l'autorisation express de leurs parents. "Garder la tête sur un écran toute la journée n'est pas la meilleure façon de grandir ou d'avoir une bonne éducation", estime le gouverneur de Floride.
"Nous essayons d'aider les parents à naviguer sur ce terrain très difficile", explique-t-il, en indiquant que les réseaux sociaux peuvent faire du mal aux enfants. Cette loi, selon lui, donne plus d'outils pour les protéger. Si les groupes propriétaires de ces réseaux, le texte n'en citent aucun en particulier, échouent à appliquer la loi, ils pourraient payer jusqu'à 10 000 dollars à chaque enfant en plus de devoir s'acquitter d'une amende de 50 000 dollars par violation.
Il ne s'agit pas de la première loi du genre aux États-Unis et la critique des réseaux sociaux est d'ailleurs un des rares sujets sur lesquels démocrates et républicains arrivent à s'entendre. Il n'y a, en effet, pas eu d'opposition forte à la loi de Floride dans les assemblées locales. Le législateur met la pression depuis des mois sur Meta, X, Snapchat ou TikTok, pour qu'ils restreignent d'eux-mêmes l'accès à leurs plateformes.
Des lois similaires dans d'autres États
Instagram interdit déjà son accès au moins de 13 ans, mais il suffit de mentir sur sa date de naissance. La Californie, l'Utah, l'Ohio, l'Arkansas, le Montana ou la Louisiane se sont également penchés sur des textes dans le même esprit et certains États ont déjà voté des lois similaires. Cependant, un juge de l'Ohio a suspendu la loi, en janvier 2024, au nom du premier amendement sur la liberté d'expression.
Du côté de la Floride, les élus ont fait part de leur détermination à défendre et appliquer leur projet de loi. Il s'agit, assurent-ils, de défendre les enfants contre le harcèlement, la dépression, le suicide ou le trafic d'êtres humains. Autant de problèmes relevés par de multiples études. Pour éviter la censure, le texte est écrit d'une façon qui ne le met pas en porte-à-faux avec la liberté d'expression. Il n'y est jamais question de la nature des propos tenus sur les plateformes, mais plutôt de l'addiction qu'elle provoque, via des algorithmes notamment.
Le gouverneur DeSantis, avocat de formation, avait justement mis son veto à un premier projet de loi, plus strict, dont il était certain que la justice le retoquerait. Là, il considère que le texte est constitutionnel, mais ce n'est pas l'avis de NetChoice, un groupe qui représente entre autres Meta et Google, et qui affirme que la loi viole la liberté des Floridiens.
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