États-Unis : de Katy Perry à Stevie Wonder, plus de 200 artistes s'opposent à l'Intelligence artificielle qui "sape ou remplace l'art humain"

Dans une lettre ouverte publiée mardi, le collectif appelle "les plateformes de musique" et "les services musicaux" à faire preuve de vigilance pour ne pas mettre en danger la création humaine.
Article rédigé par franceinfo - Pierrick Leurrent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Katy Perry arrive au Billboard Women In Music 2024 qui s'est tenu au YouTube Theatre du SoFi Stadium, le 6 mars 2024 à Inglewood, Los Angeles, Californie, États-Unis. (IMAGE PRESS AGENCY / NURPHOTO)

Aux États-Unis, plus de 200 artistes dénoncent, mardi 2 avril, dans une lettre ouverte les dangers de l'intelligence artificielle. La liste est impressionnante, plus encore que l'affiche du prestigieux festival Coachella, qui démarre en Californie dans 10 jours ! Parmi les signataires : Billie Eilish, Nicki Minaj, Stevie Wonder, Pearl Jam, Katy Perry, Camila Cabello ou encore Sam Smith et Norah Jones pour ne citer qu'eux. 

Un collectif de plus de 200 chanteurs, chanteuses et groupes de musique tirent la sonnette d'alarme contre ce qu'ils appellent l'intelligence artificielle irresponsable. "Nous demandons à toutes les plateformes de musique numérique et à tous les services musicaux de s'engager à ne pas développer ou déployer de technologies, de contenus ou d'outils de génération de musique par l'IA qui sapent ou remplacent l'art humain des auteurs-compositeurs et des artistes, ou qui nous privent d'une juste rémunération pour notre travail", écrivent-ils.

 Éviter un pillage organisé

"Les musiciens en activité ont déjà du mal à joindre les deux bouts dans le monde du streaming, explique Jen Jacobsen, le président de ce collectif, baptisé Artist Rights Allianceet dans le communiqué qui accompagne la lettre ouverte. Ils ont désormais le fardeau supplémentaire d'essayer de rivaliser avec un déluge de bruit généré par l'IA." En fait, depuis un peu plus d'un an, le monde de la musique a connu une série de deepfake, des chansons copiant le style et la voix d'artistes qui ne les ont pourtant jamais composées pour la simple raison qu'elles sont générées par l'intelligence artificielle, qui va puiser dans tout ce qui a été composé dans le passé. C'est bien ce que dénoncent les artistes : un pillage organisé, quasi impossible à arrêter.

Le Congrès américain a, par ailleurs, déjà tenu des audiences pour mieux comprendre les enjeux. L'État du Tennessee a été le premier à légiférer. Une loi, baptisée ELVIS, pour "Ensuring Likeness, Voice, and Image Security Act" a été définitivement adoptée fin mars. Elle encadre l'utilisation de l'image ou de la voix d'une personne dans un cadre beaucoup plus large que la simple publicité, comme c'était le cas auparavant. Elle entrera en vigueur en juillet, et pourrait bien inspirer rapidement d'autres États. Au niveau fédéral, également, un comité bi-partisan travaille d'arrache-pied à un nouveau texte qui permette de mieux encadrer la propriété des biens culturels. 

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