Dragon, partie de "Jenga" et feux d'artifices... Aux Etats-Unis, une plateforme de réalité augmentée permet de faire jouer les supporters en plein match
C'est une première mondiale : tous les spectateurs d'un match de sport pourront désormais voir grâce à une application de réalité virtuelle sur leur téléphone en même temps les mêmes animations de réalité augmentée, des effets spéciaux en temps réel. Ça, on l'a déjà vu, mais ils peuvent surtout interagir entre eux grâce à ARound, ils partagent la même immersion.
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A Kansas City, où jouent les Royals, une équipe de baseball, ils peuvent par exemple voir un dragon dans le stade, profiter de feux d’artifice virtuels quand leur équipe marque un point, mais aussi jouer à des jeux vidéo à grande échelle, en attendant bientôt en bonus, des statistiques sur le match et les joueurs qui s’afficheront en trois dimensions. Les Minnesota Twins, toujours du baseball, ont permis à leur spectateur de jouer à une partie géante de Jenga, ce jeu où il faut enlever une par une les pièces d’une tour en bois.
A Los Angeles, la ville des Rams en football américain, pour le match de Noël à l’hiver dernier, les spectateurs ont même pu s’affronter dans une bataille de boules de neige géante et virtuelle évidemment. "Nous faisons du stade une scène et du public des acteurs", répète Josh Beatty, le patron de ARound.
Le public est davantage investi dans le match
Pour les clubs, ça leur rapporte surtout de l'engagement. ARound permet de garder les spectateurs concernés par ce qu’il se passe dans le stade. C’est un problème dans le sport moderne, dans le baseball en particulier, qui peine aux Etats-Unis à séduire les jeunes. Une étude de 2017 estime que l’âge moyen du fan de Major League Baseball, le championnat professionnel, est de 57 ans. Un match dure longtemps, trop longtemps peut-être, avec énormément de pauses entre quelques secondes d’action. A tel point que certains disent qu’on regarde l’herbe pousser parfois. Si vous occupez les spectateurs pendant ces pauses avec du contenu lié au match ou à l’équipe sur leur téléphone, ils resteront peut-être immergés, investis plutôt qu’utiliser leur smartphone pour regarder autre chose. Dans notre football européen, c’est un problème qui existe aussi, maintenir l’attention du public 90 minutes durant.
ARound, c’est plus qu’un filtre Snapchat qui va vite vous lasser, mais c’est moins que le metaverse, qui, là, à l’inverse, vous accapare trop longtemps. Et il y a aussi une logique commerciale derrière tout cela. Les sponsors veulent des fans engagés, et comme c’est le téléphone de chaque spectateur qui sert de base à la technologie, le coût en termes d’infrastructures est limité.
ARound fait partie de Stagwell, une entreprise de marketing, qui se verrait bien élargir sa technologie ailleurs que dans les stades. Dès qu’il y a du public, une application est envisageable. Pendant un concert ou dans un parc d’attractions par exemple, explique Josh Beatty au site Fast Company. Avec toujours cette idée, que la réalité augmentée accompagne le spectateur : elle est un complément du spectacle, elle ne cherche pas à le concurrencer.
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