Un amour de Loire

Étienne Davodeau a reçu le prix franceinfo de la bande dessinée d’actualité et de reportage, deux années de suite. C’était en 2006 et 2007. Davodeau avait alors choisi de délaisser la fiction pour le témoignage et l’enquête. Cela a duré un bon moment, avec succès. Il y a deux ans encore, il publiait Le Droit du Sol, sur les dangers de l’industrie nucléaire. Son nouveau livre, Loire, pure fiction (?) apparaît donc comme une parenthèse enchantée, apaisée.

Tentative de portrait d’un fleuve en bande dessinée

Loire est un moment suspendu dans la vie d’une poignée de personnages inventés, et d’abord, un hymne à ce fleuve paresseux et néanmoins dangereux, non loin duquel il vit depuis toujours.

"Selon la saison, le moment de la journée, la météo, le niveau du fleuve, les couleurs de la Loire offrent une palette infinie. Parfois très saturée, comme le ciel d’orage que j’ai choisi en couverture. Mais les lumières d'hiver sont aussi magnifiques quand la crue est sur les prés."

L'auteur, Étienne Davodeau

à franceinfo

Une promenade le long des rives sablonneuses

C’est aussi une histoire de rencontres, de souvenirs. Dans son récit, Davodeau convoque les anciens amants d’une femme de caractère, pour des retrouvailles douces-amères. On notera d’ailleurs qu’au fil des livres, ses personnages prennent de la bouteille. L’âge commencerait-il à travailler l’auteur approchant la soixantaine ?

"Je mets en scène des personnages de mon âge qui, face à des gens beaucoup plus jeunes, se rendent compte de la péremption de leur conception du monde. Qu’il est urgent de changer de point de vue face à des éléments naturels, de jolis décors qu’on a devant soi depuis l’enfance. C’est plus que ça un fleuve."

L'auteur, Étienne Davodeau

à franceinfo

Ça s’appelle donc Loire, (pas la Loire), tout simplement, comme un prénom aimé, un être à respecter, aux éditions Futuropolis.