Cet article date de plus de treize ans.

Polina et Habibi

Polina, le chef d'œuvre de Bastien Vivès, sous le label KSTR, couronné du Grand Prix de la critique Bande dessinée. Chez Casteramn, l'événement de saison a pour titre Habibi. L'américain a mis 7 ans à dessiner sa BD fleuve post-11 septembre.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
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Quand
nous avions reçu Bastien Vivès sur France Info, en mars dernier, nous avions
prédit que son album Polina
s’imposerait au palmarès 2012 des prix BD. Le voici couronné par le Grand Prix
de la Critique décerné par l’ACBD, l’association des journalistes spécialisés
en bande dessinée.

Bastien
Vivès est jeune encore, il a 27 ans. Son
ouvrage Polina est un merveilleux
portrait. Dès la première image, on ressent parfaitement les états d’âme de la
petite fille que nous allons accompagner jusqu’à l’âge adulte. Polina
est danseuse. Le pari est osé, car il est bien difficile de faire vivre la
danse en BD. C’est
aussi une réflexion sur la création. Polina
parle en profondeur de la relation unique qui s’établit entre le maître et
l’élève. Ajoutons
que Polina est une virtuose leçon de
dessin, au noir et blanc plein de douceur rehaussé d’aplats gris.

Polina, sous le label KSTR des éditions Casterman,
Grand Prix de la critique BD.

Chez
le même éditeur, autre événement de saison, Habibi . Soit l’exemple réussi de ce
que peut donner la bande dessinée américaine post 11 septembre.

Pour
développer son propos, Craig Thompson vient de passer sept ans de sa vie penché
sur sa table à dessin. Habibi tient de la fable –on pense aux Mille et une
nuits- et de l’essai – c’est une réflexion sur la culture islamique. Au
cœur du récit, deux enfants esclaves. Le désert, le harem, la grande cité. Au
fil des pages, les cases épousent les arabesques de la calligraphie arabe. Ajoutez
à cela l’influence évidente de Wil Eisner et des mangas, et vous avez une BD
monstre, magique !

Habibi ,
aux éditions Casterman.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique
"Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr.
Pour vous guider parmi les nombreuses, parutions, Laetitia vous livre sa
sélection et ses coups de coeur.

Suicide Island de Kouji Mori chez Kazé Manga

Les
personnes suicidaires sont de plus en plus nombreuses au Japon et le
gouvernement ne peut plus les prendre en charge médicalement. Il décide
alors de s’en débarrasser. Après avoir tenté, plusieurs fois, de mettre
fin à ses jours, Sei se réveille sur une île apparemment déserte, en
compagnie d’autres personnes, toutes aussi perdues que lui. Ici, il n’y a
aucune règle. Certains décident alors de mettre fin à leurs jours
immédiatement et d’autres vont tenter de s’organiser pour survivre.

Si
le sujet peut en faire reculer certains, il serait dommage de ne pas
lire ce manga. La narration captivante aborde notamment l’aspect
psychologique des personnages et fait vite oublier les quelques
problèmes de graphisme.

[La bande-annonce de Suicide Island

](http://www.kaze-manga.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=347&Itemid=528) Lire un
extrait de Suicide Island

Conductor de
Manabu Kaminaga et Nokiya (dessin) chez Ki-oon

Jeune flûtiste
de talent, Naomi fait des rêves étranges dans lesquels un inconnu vêtu
de noir, qui tient un crâne entre ses mains, la précipite dans les
ténèbres. De plus en plus bouleversée, elle décide de consulter un
psychanalyste pour comprendre ce qui lui arrive. Dans le même temps, la
police découvre un cadavre momifié dans l’appartement en face du sien. Y
aurait-il un lien avec ses cauchemars ? Un passé oublié semble revenir
hanter la jeune fille. Ce manga en quatre tomes est l’adaptation du
roman éponyme de Manabu Kaminaga.

L’auteur met en place une
intrigue complexe et prend le temps d’intégrer ses personnages, deux par
deux, dans des chapitres qui leurs sont dédiés. Ce thriller
psychologique aux ambiances sombres et parfois dérangeantes s’annonce
passionnant.

La bande-annonce de Conductor
Lire un extrait de Conductor

Scary
Lessons
d’Emi Ishikawa chez Tonkam

Alors que tout le
monde possède le dernier jeu vidéo à la mode, Mio est bien la seule de
sa classe à ne pas l’avoir. Effrayée d’être écartée du groupe, elle
cherche un moyen de se le procurer. C’est à ce moment qu’elle trouve
fortuitement une console de jeu portable dans la rue. Si le jeu qui s’y
trouve est addictif, les ressemblances avec la vie de Mio finissent par
devenir inquiétantes !! Mio et ses Scary Lessons seront le dénominateur
commun de cette série de sept histoires courtes.

Ce manga au
dessin soigné change des shôjo habituels. Un fantôme joue le rôle du
maître de cérémonie et nous présente chaque nouvelle histoire. A
recommander à toutes celles et ceux qui ont aimés La fille des enfers de
Jijoku Shôjo Project et Miyuki Etô.

Hitman – Part Time
Killer
de Hiroshi Mutô Tome 1 à 6 chez Ankama

Tôkichi
Inaba est un modeste employé de bureau, marié depuis un an à une femme
qui dirige tout. Mais sa vie va être bouleversée du jour au lendemain.
Un soir, après avoir bu quelques verres, il se trouve dans l’obligation
de remplacer "double flingue", le plus célèbre tueur à gages en
activité. Tôkichi Inaba se retrouve avec une arme dans chaque main.
Pensant pouvoir échapper à la situation, il va très vite être happé par
un monde auquel il ne connaît rien. C’est le début de sa double vie.

Au
fur et à mesure des volumes de la série, le personnage Tôkichi Inaba va
progresser jusqu’à devenir un véritable "hitman". Série très agréable
et divertissante, composée d’histoires courtes et efficaces, agrémentée
de nombreuses situations cocasses, Hitman joue aussi sur la présence
récurrente de femmes très plantureuses qui raviront le lectorat
masculin.

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