Lepage au plus haut à Saint-Malo
Emmanuel Lepage signera l'affiche de la prochaine édition de Quai des
Bulles. Couronné hier à Saint Malo, le dessinateur breton, 46
ans, une vingtaine de livres à son actif, a le regard qui porte loin. Jusqu'en
Amérique du Sud quand il réalisait, il y a une dizaine d'années, La terre sans mal sur un scénario d'Anne
Sibran ou qu'il racontait seul Muchacho ,
et les douleurs du Nicaragua. Jusqu'aux Kerguelen, l'année passée, avec son
magnifique reportage BD Les iles de la désolation . Et jusqu'au bout du monde cet automne,
puisqu'il nous invite à passer Un
printemps à Tchernobyl .
Il
faut sans doute une bonne part d'inconscience et un engagement fort pour
accepter une résidence d'artiste dans l'ombre du sarcophage de la centrale dont
l'explosion le 26 avril 1986 a terrifié la planète. Tchernobyl, ses irradiés de
la première heure agonisant les chairs en lambeaux ; Tchernobyl et ses
centaines de milliers de liquidateurs, sacrifiés volontaires pour éviter que la
catastrophe ne tourne à l'apocalypse ; Tchernobyl, synonyme de mort
certaine pendant encore combien de temps ?
Emmanuel
Lepage dessine d'abord ses craintes et celles de ses proches, puis la pluie, la
boue et la peur. Enfin, aussi incroyable que cela puisse paraître, les couleurs
de Tchernobyl. Car la vie, plus forte qu'on ne le croit, s'accroche dans les
yeux de ceux qui n'ont pas quitté la zone, dans ces futaies d'Ukraine, dans les
eaux clames des petits lacs. A condition de ne jamais oublier qu'il est
interdit de se coucher dans l'herbe.
Emmanuel
Lepage, Un printemps à Tchernobyl ,** aux
éditions Futuropolis.
L'autre
prix de Quai des Bulles 2012, le coup de cœur, revient à Terreur graphique... oui,
oui, il s'agit bien d'un nom d'artiste et pas d'une nouvelle menace. Terreur
graphique dessine ses peurs d'enfant : on peut en juger dans Rorschach aux éditions 6 pieds sous
terre. Et il a la rage chevillée au corps : il n'est qu'à lire La rupture tranquille , sous titrée Ensemble tout devient pénible aux
éditions même pas mal.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.
L'étrange Noël de Monsieur Jack de Juan Asuak chez Pika
Tous les ans, la ville d'Halloween organise une grande fête au
cours de laquelle toutes les manifestations d'humour noir sont permises et même
encouragées. Jack Skellington, le roi des citrouilles et le grand ordonnateur
de ces festivités, commence à s'ennuyer. En se promenant, il découvre par
hasard la ville de Noël qui l'emplie de joie. Il décide alors d'organiser Noël,
et fait kidnapper le Père Noël. Mais sa vision de la fête n'est pas forcément
la même que celle des enfants.
Après l'adaptation des classiques de Disney, Kingdom Heart,
Princess Kilala, La Vallée des fées , Pika continue avec L'étrange Noël de
Monsieur Jack de Tim Burton. Le manga respecte l'histoire du réalisateur, les
dessins sont très soignés et les personnages très fidèles à l'œuvre originale.
Lire un extrait de L'étrange Noël de Monsieur Jack
Gisèle Alain de Sui Kasai chez Ki-oon
Au début du XXe siècle, Gisèle Alain, jeune noble en rupture
avec sa famille, décide de s'assumer et devient logeuse d'une pension. Très
vite, elle monte une agence pour devenir femme à tout faire. Sauvetage de chats
égarés, négociations secrètes pour les notables de la ville, bâtisse à retaper
du sol au plafond : Gisèle découvre les aléas de la vie sans jamais s'avouer
vaincue.
De part ses graphismes très soignés, Gisèle Alain fait
penser à Bride Stories de Kaoru Mori. Le titre est une succession de petites
histoires sans réelles intrigues, mais très fraîches. Sui Kasai s'est avant tout
intéressée à son personnage principal et à ses émotions. Le deuxième tome
devrait nous en dire plus sur le passé, pas forcément rose, de Gisèle Alain.
La bande-annonce de Gisèle Alain
Lire un extrait de Gisèle Alain
Gamaran de Yôsuke Nakamaru chez Kana
À l'ère Edo, le fief Unabara est connu pour être l'antre des
combattants les plus belliqueux, il est surnommé le "Nid aux Démons". Afin de
choisir son successeur, le seigneur organise une compétition entre ses 31 fils.
Chacun devra présenter un maître d'arts martiaux. Naoyoshi, le 28e fils, par à
la recherche d'un maître d'arme, mais fait la rencontre de Gama, 14 ans, le
digne représentant de l'école Ôgame. Seul, il va affronter les plus puissants
combattants.
Un manga dynamique, une mise en scène prenante et des scènes
d'action très bien dessinées. Le scénario de Yôsule Nakamaru n'a rien
d'extraordinaire car le mangaka a préféré miser sur de nombreux combats où les différents
compétiteurs s'escriment à montrer que leur style est le meilleur. Un shonen très
prometteur qui ravira les amateurs du genre.
A lire également :
Wolfsmund , Vol 3, de Mitsuhisa Kuji, chez Ki-oon
Le Nouvel Angyo Onshi , Vol 3, de Youn In-wan et Yang Kyung, chez Pika
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