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Le Regard 9 de Cornélius

Pour leurs 25 ans, les éditions Cornélius se voient confier la programmation du festival Regard 9, à Bordeaux.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Blutch-Micol, Cornélius / Chester Brown, Cornélius / Charles Berberian, Fluide Glacial)

Cornélius, de la BD comme un des beaux-arts

Il y a deux ans, l’éditeur Cornélius déménageait de Paris à Bordeaux. Cornélius, c’est 25 ans d’édition, un amour immodéré et assumé de l’objet livre parfait et un catalogue revendiqué d’avant-garde, représentatif de l’underground américain : Robert Crumb, Charles Burns, Daniel Clowes-, de la bande dessinée alternative française : Ludovic Debeurme, Fanny Michaelis, Blanquet, Pierre la Police-, sans oublier la reconnaissance dûe aux grands anciens comme Gus Boffa en France ou Tezuka au Japon.

Micol et Blutch, regard croisé

Pour fêter son quart de siècle, Cornelius s’est vu offrir d’organiser la programmation du rendez-vous bordelais Regard 9 : soit, pendant une quinzaine de jours, des expositions et des rencontres avec en figures de proue deux auteurs maison, le trop méconnu Hugues Micol et le très admiré Blutch, Grand prix à Angoulême, compagnon de route d’Alain Resnais, Piccoli et autres Mathieu Amalric. Pour Regard 9, à Bordeaux, Blutch et Micol proposent un regard croisé et forcément décalé sur la bande dessinée de genre : western, romance et histoires de capes et d’épées.

Chester Brown et Marie

Chez Cornélius, la nouveauté de ce printemps a pour titre Marie pleurait . Signé du Canadien anglophone Chester Brown, cette relecture de la Bible peut faire grincer des dents. Dans un style et une mise en scène minimalistes, pour ne pas dire rigoristes, l’auteur cherche à démontrer que la mère de Jésus aurait pu être une prostituée. On vérifiera la pertinence et l’intérêt du propos dans l’ouvrage Marie pleurait et dans l’exposition bordelaise qui lui est consacrée.

Berberian, c'est Caen le bonheur

Le dessinateur Charles Berberian vous donne rendez-vous à Caen dans la pénombre du Salon des livres qui éclairent notre temps. C’est ainsi que se présente le salon Epoque. Comme il le fait désormais régulièrement, Berberian y dessinera en direct pendant que les musiciens Bastien Lallemant et Albin de la Simone chanteront dans la lumière. Berberian ne s’interdit pas d’y mêler sa voix et sa guitare. A Caen, le week-end prochain. En attendant, Charles Berberian respire l’air du temps. Inspiré et désabusé, il signe Le bonheur occidental , sa nouvelle bande dessinée, chez Fluide Glacial.

  (info manga 635)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Cette ville te tuera , de Yoshihiro Tatsumi, chez Cornélius

  (© Yoshihiro Tatsumi / Éditions Cornélius 2015)

Cette ville te tuera est le premier volume de l’anthologie que les éditions Cornélius consacrent aux nouvelles de Yoshihiro Tatsumi. Il présente 23 histoires écrites et dessinées entre 1968 et 1979, la plupart inédites. Fidèle au style du gekiga (dessins dramatiques) qu'il a développé, Yoshihiro Tatsumi décrit dans ses histoires courtes toute une galerie de petites gens : travailleurs en usine, éboueurs, prostituées, mendiants ou paumés en tout genre, dans un monde en crise encore marqué par les stigmates de la guerre et le fascisme.

Yoshihiro Tastumi observe les gens et leurs frustrations. Auteur pessimiste, il se révolte contre l'optimisme ambiant d'une société qui finit par perdre son identité. Des récits réalistes, glauques, durs où les personnages se heurtent aux murs de leur propre existence, attendant d’être broyés par une société qui a perdu toute forme de mansuétude et n’offre plus aucun salut.

Les éditions Cornélius entreprennent avec ce volume de faire paraître la plus grande anthologie jamais réalisée de l’oeuvre de Yoshihiro Tatsumi pour permettre enfin que soit mieux connu le travail de ce géant du manga, trop tardivement honoré dans son pays.

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