BD, bande dessinée. Un été d'anticipation : Mathieu Bablet et les robots

En sortant de sa bande dessinée Shangri-La, ambitieux projet de science-fiction remarqué en 2016, Mathieu Bablet avait envie de réaliser une bande dessinée plus modeste, qui raconterait la destinée de deux robots. Au final, Carbone et Silicium –c’est leurs noms – vont devenir deux grands témoins de leur temps.

Un sommet au bord du précipice 

Portant sur l’évolution du monde un regard dépassionné, Mathieu Bablet a finalement réalisé un nouveau récit fleuve, de 260 pages. 

Nous sommes arrivés à un moment important de l’histoire humaine : à la fois au pinacle de notre technologie et au bord du précipice avec un effondrement systémique à venir.

Mathieu Bablet

L’histoire est traversée par des moments de grâce, lumineux, et des chapitres beaucoup plus sombres, notamment sur les grandes migrations.

Travailler sur ces sujets pendant trois ans a été une grosse source d’angoisse, mais il en ressort qu’à moyen et long terme, le nouveau modèle sera positif.

Mathieu Bablet

Des robots trop humains

Du point de vue technologique, le cœur du sujet de Carbone et Silicium est l’incroyable évolution des travaux sur l’intelligence artificielle, qui baigne déjà notre quotidien. Demain, les êtres synthétiques seront à notre service. Par commodité, Ils pourraient nous ressembler. Jusqu’où ? Mathieu Bablet insuffle à ces personnages de l’intelligence et des émotions. Et des personnalités très différentes : Carbone, au profil féminin, est un être de raison, quand Silicium, son alter ego masculin, fonctionne à la passion. Celui-ci court le monde, le plus possible, avant que d’être obsolète, quand celle-là regarde ses contemporains avec compassion.

Servir ou s’émanciper, se mettre à la disposition de la communauté ou considérer ses plaisirs égoïstes : le lot des robots serait donc celui de leurs maîtres humains.

Carbone et Silicium, de Mathieu Bablet, aux éditions Ankama, une nouveauté de la rentrée BD.