BD, bande dessinée. En immersion à Bure
Journalistes, Gaspard d’Allens et Pierre Bonneau ont passé deux ans à Bure, où se prépare le grand enfouissement des déchets nucléaires français. Ils décryptent le travail des pouvoirs publics affairés à faire accepter ce projet industriel à une population inquiète et hostile au projet.
La filière nucléaire a construit un appartement sans toilettes. La formule fait florès dans la mouvance écologiste. Elle dit bien ce qu’elle veut dire. Quoi qu’on pense des qualités de l’énergie nucléaire, un constat s’impose : pendant des décennies, on a fait pousser les centrales sans réellement savoir ce qu’on ferait de leurs déchets.
La fabrique du consentement
Ils restent radioactifs et mortels pendant des milliers d’années. Résultat : après avoir imaginé les envoyer sur la Lune – mais oui ! – ou au fond des océans – pas mieux – la décision a été prise de les enterrer profondément. C’est ce qui se passe à Bure, dans la Meuse, devenu un lieu d’affrontement. Les pouvoirs publics parlent de développement économique, les anti-nucléaires répondent : zone à défendre. Manifestations réprimées, mises en examen, procès.
Deux journalistes, Gaspard d’Allens et Pierre Bonneau ont passé près de deux ans sur place, arpentant ce territoire rural devenu enjeu industriel.
L’enjeu, à Bure, c’est beaucoup plus l’acceptabilité sociale des populations sur place que la qualité de la roche géologique pour le site d’implantation.
Pierre Bonneau
Face à ce qu’ils appellent la fabrique du consentement, les auteurs assument un journalisme engagé.
Quel modèle énergétique veut-on ? Faut-il poursuivre les investissements dans l’énergie nucléaire quand on sait qu’on va transmettre ce legs non seulement aux générations futures, mais aux civilisations à venir ?
Pierre Bonneau
Mise en images de façon très vivante par la dessinatrice Cécile Guillard, la BD reportage de Gaspard d’Allens et Pierre Bonneau a pour titre Cent mille ans, Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires, une coédition La revue dessinée / Le Seuil.
Les Antilles empoisonnées
À la Martinique et à la Guadeloupe, le scandale environnemental a pour nom le chlordécone, nocif pour l’homme et abondamment utilisé pour sauver la production de bananes. C’est ce que raconte Jessica Oublié dans Tropiques toxiques, le scandale du chlordécone. Avec le dessinateur Nicola Gobbi et la photographe Vinciane Lebrun, Tropiques toxiques, une coédition Steinkis / Les Escales.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.