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BD, bande dessinée. D'Algérie, hier et aujourd'hui

Avec "Suites algériennes", Jacques Ferrandez entend brosser les soixante années de l'Algérie indépendante. Le dessinateur pied-noir poursuit aussi le dialogue avec le pays qui l'a vu naître. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
JACQUES ET JEAN-LAURENT, FILS D'ALGERIE (JACQUES FERRANDEZ, CASTERMAN / OLIVIER MANGIN, DARGAUD)

Jacques Ferrandez est né à Alger, en 1955. Il est ce qu’on appelle un pied-noir. Il y a 35 ans, il a entrepris de raconter les relations entre les deux rives de la Méditerranée.

De la conquête à l’indépendance de l’Algérie... et au-delà

Après une dizaine de volumes, il posait le mot "Fin" de ces Carnets d’Orient. Mais l’Algérie n’a pas quitté Jacques Ferrandez. D’autant moins que, des années 1960 marquées par la fierté tiers-mondiste, à la décennie noire des années 1990, et jusqu’aux manifestations du Hirak, aujourd'hui, pour un renouvellement du régime, le temps a encore imprimé à l’histoire quelques pages douloureuses. 

Il s’est passé beaucoup de choses en Algérie après 1962 qui sont très peu connues en France. Je pense avoir pris depuis le début suffisamment de distance avec ce qui aurait pu être mon camp naturel pour me sentir légitime à les raconter.

Jacques Ferrandez

Dans Suites Algériennes, 1962-2019, Jacques Ferrandez dresse le constat amer d’un gâchis qui trouvait ses racines dans la colonisation, mais qui s’est poursuivi après que l’Algérie eut conquis son indépendance. Il n’oublie pas, non plus, de marquer le respect dû à ses ancêtres.   

Le fait de commencer cette histoire avec un personnage qui me ressemble et qui se retrouve dans les cimetières d’Alger pour se recueillir, c’est une manière de m’approprier le sujet par le réel.

Jacques Ferrandez

Jacques Ferrandez, Suites Algériennes, 1962-2019, première partie aux éditions Casterman.

Dans l'avion du retour

Le journaliste Jean-Laurent Truc est pied-noir lui aussi. D’un souvenir d’enfance, le départ en catastrophe de Colomb-Béchar, avec sa mère et ses trois frères et sœur, à bord d’un super Constellation qui devait les emmener à Marseille, il a écrit un huis-clos d’espionnage sur lequel plane la tension des derniers jours de l’Algérie française.

Un projet dans le style classique franco-belge de ses lectures d’enfance, lancé en compagnie du dessinateur Patrick Jusseaume, interrompu au décès de celui-ci et terminé avec Olivier Mangin.

Non-Retour, Algérie 1962, aux éditions Dargaud.

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