BD, bande dessinée. 1982 : le cuisant souvenir
À l'heure de l'ouverture de l'Euro de foot 2021, et alors que les Bleus affrontent L'Allemagne pour leur premier match mardi 16 juin, retour sur le traumatisme de Séville, une plaie toujours vive dans le coeur des supporters français.
Séville, 1982. Prononcez ces simples mots devant tout amateur de foot et vous verrez un voile de tristesse passer dans son regard.
L'affaire de la 50e minute
Le 8 juillet de cette année-là, l’équipe de France de football connaissait sa défaite la plus mémorable, battue par l’Allemagne, aux tirs aux buts, après avoir mené 3 à 1, en demi-finale de la coupe du monde.
Que s’est-il passé ? Tronchet, passionné de foot depuis l’enfance et qui fut journaliste en son temps, a mené l’enquête. Son récit porte une bonne part de fiction, mais il ne s’en cache pas, le personnage obsédé et colérique, dessiné par son compère Jérôme Jouvray, c’est bien lui.
J’ai l’impression d’être né avec un ballon. J’ai toujours joué au foot. Je suis un garçon assez calme dans la vie, mais dès qu’il s’agit de football, une espèce de Mister Hyde s’échappe de moi et devient fou furieux.
Didier Tronchet
Didier Tronchet a refait le match tant et tant de fois qu’il a fini par trouver une explication. Un événement s’est passé à la 50e minute, dont il aurait fallu parler avec Michel Hidalgo. Il a aussi une théorie sur cette défaite. La France, et pas seulement le foot français, en aurait été à ce point marquée qu’elle entrait ce jour-là dans une spirale de l’échec, sportif, mais aussi économique et social, jusqu’à la victoire de 1998.
Les fantômes de Séville, est publié aux éditions Glénat.
En 1982, Didier Tronchet a 23 ans, l’historien Sylvain Venayre, en a 12
On pourrait croire la différence d’âge suffisamment importante pour séparer le jeune homme, qui a grandi dans le Pas-de-Calais, et l’enfant, né à Châlons-sur-Marne. L’amour du ballon, au contraire, les réunit. Et le traumatisme de Séville que l’on retrouve dans la BD de Sylvain Venayre, dessinée par Christopher. Elle a pour titre Mon album Platini.
Elle convoque les joueurs : Platini, Bossis, Trésor, Giresse, Six, Battiston, sans oublier le gardien allemand dont le nom reste aujourd’hui synonyme de brute épaisse : Harald Schumacher. L’historien invite aussi dans son récit le commentateur Thierry Roland et rien moins que Sigmund Freud, pour tenter de comprendre ses sentiments.
Mon album Platini, Génération Séville 82, aux éditions Delcourt.
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