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Autour de Corto

Le nouveau Corto Maltese, reprise signée des espagnols Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales, est la grande affaire du moment. Affaire sérieuse mais qui n’empêche pas de sourire.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (© Ruben Pellejero, Casterman / Photo Jean-Christophe Ogier / Ruben Pellejero, Casterman)

Ne vous arrêtez pas à la couverture. On y voit une tâche noire sous une casquette. Voilà à quoi ressemble dans les vitrines le nouveau Corto Maltese. A croire que les auteurs et l’éditeur ont eu peur de leur ombre en ramenant à la vie l’icône de la BD. Évidemment, il était périlleux de toucher au beau visage de Corto. Cette couverture ne rend pas grâce au travail du scénariste espagnol Juan Diaz Canales et du dessinateur catalan Ruben Pellejero choisis pour prendre la relève de l’immense Hugo Pratt. L’histoire est bonne, -aucun doute là-dessus, et pour ce qui est de la mise en images, Pellejero s’est mis dans les pas du maître dont il a analysé les influences. Ce qu’il nous racontait dans notre série d’été consacrée à Corto Maltese.

Pour comprendre ce qui fait le charme du marin à la boucle d’oreille, quoi de mieux qu’une leçon de maintien par Corto lui-même. Corto expliquant aux gars de la marine, les Capitaine Haddock, Barbe-rouge le pirate et autres gaulois d’Astérix, comment il convient de se tenir –si possible de profil et en gros plan- et de parler –sans jamais ouvrir la bouche en restant impassible même en cas de grosse colère. Ajoutez une mouette ici et là et le tour est joué. Vous ne le croyez pas. Plongez dans Impostures , aux éditions Fluide Glacial. Romain Dutreix y revisite avec humour ses héros de BD préférés : Corto donc, mais aussi Rahan, le Grand schtroumpf ou encore Le Chat du rabbin.

  (© Romian Dutreix, Fluide Glacial / Hugo Pratt, Cong et Plon)

Revenons à Corto Maltese. Les fans du maître vénitien trouveront aux éditions Plon la réédition de Hugo Pratt, la traversée du labyrinthe , signée de Jean-Claude Guilbert qui accompagna l’aventurier-dessinateur de 1981 à sa mort en 1995.

Autre exercice d’admiration : On peut voir en ce moment au cinéma Edmond, un portrait de Baudoin de Laetitia Carton. La réalisatrice a suivi cet autre maître de la bande dessinée sur ses terres de l’arrière-pays niçois. Lumineux, impudique, chaleureux. Le film donne envie de relire  le Chemin de Saint Jean , Eloge de la poussière et Couma Aco .

  (© Edmond Baudoin)

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