"Avec l'arc noir" de Vassily Kandinsky
Tout d’abord, Kandinsky lui-même a perdu à deux reprises des parties de son œuvre. A la veille de la guerre, en 1914, quittant Munich pour Moscou, il confie son atelier et ses travaux à sa compagne Gabriele Münter. Après leur rupture, il ne reverra jamais ces œuvres qui ne figureront même pas dans les monographies publiées de son vivant (en 1924 et 1931). Elles ne seront redécouvertes qu’en 1956, lorsque Gabriele Münter les lèguera à la ville de Munich.
Puis, ses nombreuses toiles entrées dans les collections publiques de l’Union soviétique, avant 1921, demeureront inaccessibles au moins jusqu’en 1963, date à laquelle certaines seront exposées lors de la première vraie rétrospective qui lui consacre le R. Solomon Guggenheim Museum de New York, presque vingt ans après sa mort.
De plus, l’accueil de son œuvre a connu et subi des rebondissements idéologiques. En tant que moscovite fortuné, il est soupçonné par les artistes de gauche d’être de sympathie avec les russes blancs. Mais en tant qu’il a travaillé en Union soviétique après la Révolution d’Octobre, les autorités occidentales et surtout allemandes, le soupçonnent de bolchevisme. Pris entre les feux de la politique, son art est au mieux regardé comme une émanation spirituelle dégagée de toute contingence matérielle.
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