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Au fil de l'eau. Hydrogénérateurs et bateaux de course : la solution verte ?

Et pourquoi pas un Vendée Globe sans énergie fossile ?

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Yannick Bestaven sera au départ du Vendée Globe le 8 novembre 2020, une course unique, en voilier, en solitaire, sans escale et sans assistance qui déchaîne les passions tous les 4 ans depuis 1989.  (JEAN-MARIE LIOT)

Au fil de l'eau aujourd'hui, le navigateur Yannick Bestaven qui a pris le départ du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, dimanche 8 novembre, aux Sables d'Olonne. Yannick Bestaven qui a dû renoncer en 2008, après un démâtage dans les premières heures de course.


Pour conjurer son infortune, il a créé sa société Watt and Sea et mis au point un hydrogénérateur qui permet aujourd'hui d'alimenter en énergie tous les bateaux de la course.

Éric Tabarly, le précurseur

Cet hydrogénérateur, ce n'est pas une nouveauté. Éric Tabarly, qui a inventé beaucoup de choses pour la voile et la course au large, avait déjà un hydrogénérateur sur la transat anglaise, mais il était énorme et il freinait le bateau.
Aujourd'hui, grâce à l'évolution de la technologie, "On a simplifié, condensé et surtout augmenté les rendements", explique Yannick Bestaven.
Avec la vitesse du bateau, "on est en autonomie totale", "on produit même plus d'énergie que les besoins du bord" ajoute le skipper .

Comme une dynamo de vélo

L'hydrogénérateur, c'est comme une dynamo de vélo. Plus l'eau coule vite sur le bateau, plus on va vite, plus on produit de l'énergie, donc en course ça tombe bien puisqu'on cherche à aller vite.
Le système fonctionne aussi dans la navigation de plaisance et ça alimente tous les besoins du bord en électricité. C'est une petite hélice de moins de 10 centimètres de diamètre. Par rapport à la taille du bateau, c'est tout petit et ça ne se voit pas, ça ne se sent pas.


Avant l'hydrogénérateur, c'est vrai que les concurrents du Vendée Globe partaient avec énormément de gasoil à bord de leur bateau. Aujourd'hui on peut faire un tour du monde en autonomie totale. On peut se séparer des 400 litres de carburant qu'on emportait à bord autrefois, donc c'est énorme par rapport au poids du bateau. C'est ça aussi l'intérêt de l'innovation.

L'hydrogénérateur, une solution de recharge des batteries sur les bateaux à voile. (WATTANDSEA)
Parfois, on oppose le développement durable à la performance sportive, mais aujourd'hui on montre qu'avec un hydrogénérateur, on peut non seulement être en autonomie mais aussi aller de plus en plus vite sur l'eau.

L'entreprise Watt and Sea a adapté ses hydrogénérateurs pour la croisière (WATTANDSEA)

La technologie est aussi au service du développement durable 

Aujourd'hui, on fait voler les bateaux. On a mis des foils, donc pourquoi ne pas imaginer que l'on puisse équiper de foils de vieux Imocas (les bateaux du Vendée Globe), mais aussi d'anciennes carênes.

Plutôt que d'abandonner les anciens bateaux, on pourrait les réutiliser, les adapter différemment, et ils pourraient ainsi être plus performants. Selon Yannick Bestaven, on peut tout à fait garder ce qui a déjà été construit et  l'améliorer grâce aux innovations technologiques.

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