"C'est une chose que je peux contrôler jusqu'à une certaine limite" : l'angoisse du Covid-19 avant le départ du Vendée Globe
Le départ de la 9e édition de la plus célèbre course autour du monde à la voile en solitaire et sans escale sera donné le 8 novembre depuis Les Sables-d’Olonne. Mais les navigateurs sont soumis à des règles drastiques pour éviter toute contamination au Covid-19.
Une édition du Vendée Globe à l’ère de la Covid-19. Le tour du monde à la voile sans escales et en solitaire prend un visage particulier cette année dans un contexte sanitaire très strict. Le village aux Sables-d’Olonne ne pourra accueillir que 5 000 personnes en même temps, bien loin des flots ininterrompus des éditions précédentes. Le public sera tenu à distance des bateaux, et les skippeurs, dont Alan Roura, tous masqués. "C'est plus compliqué de se rendre compte des sourires ou des visages des gens", admet-il.
[#VG2020 M-1 Teaser officiel]
— Vendée Globe (@VendeeGlobe) October 8, 2020
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@ImocaGSdu Vendée Globe. Un avant-goût d'un tour du monde unique, en solitaire, sans escale et sans assistance.
Rendez-vous dans 1 mois aux Sables d'Olonne pour le grand départ ! pic.twitter.com/m8eX2srnvF
Mais ce qui inquiète les concurrents, avant même d’affronter les tempêtes, c’est l’ultime test PCR le 6 novembre, soit deux jours avant le grand départ. Une source d’angoisse pour beaucoup, comme pour l’Italien Giancarlo Pedote qui part pour son premier tour du monde. "Oui ça me perturbe, bien évidemment, ça m'inquiète, confie-t-il. C'est une chose que je peux contrôler jusqu'à une certaine limite. Pour faire simple, j'avais le frigo plein à 15 jours du départ de la course, et une semaine avant, je m'enfermais dans ma petite maisonnette."
La ligne ouverte dix jours après le départ
S’isoler pour éviter les contacts et de ruiner un rêve, car la règle est claire : un test positif et le concurrent reste à quai. Un scénario qui serait cruel : le Vendée Globe est une épreuve qui se tient tous les quatre ans. Quatre ans d’efforts pour arriver à prendre le départ. "La ligne est ouverte dix jours après le départ pour des raisons médicales aussi", assure Jacques Caraës, le directeur de course. "Quelqu'un qui malheureusement serait positif la veille du départ ne part pas, par contre il sera dans l'obligation d'avoir un second test quelques jours après. Puis c'est le médecin de course qui prend la décision."
Si effectivement le test se révèle négatif quelques jours après, le médecin de course se réserve la possibilité de faire repartir le concurrent dans le délai des dix jours.
Jacques Caraës, directeur du Vendée Globeà franceinfo
Le spectre du coronavirus planera aussi en mer. Les concurrents solitaires embarqueront du matériel médical pour diagnostiquer d’éventuels symptômes, comme le détaille le médecin Laure Jacolot. "Ils vont embarquer avec eux un tensiomètre et un oxymètre qui peut nous permettre d'évaluer le taux d'oxygène puisque l'un des facteurs de gravité des compensations du Covid-19, c'est la détresse respiratoire, explique-t-elle. Et puis ils auront des masques FFP2, s'ils devaient être évacués, pour pouvoir protéger les équipes qui viendraient leur apporter secours."
Une victoire quand même malgré les contraintes, les inquiétudes et les angoisses : la neuvième édition partira bien le 8 novembre, ce qui était loin d’être une certitude au cœur de l’été.
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