Vacances heureuses, vacances peureuses

Et notre belle profession qui comme chacun sait ne parle jamais des trains qui arrivent à l'heure mais toujours de ceux qui déraillent nous met en garde comme chaque été contre la trilogie malheureuse de la plage . Ce n'est pas "sea, sex and sun" mais "insolation, hydrocution, mélanome".

Tout. Il faut se méfier de tout ! D'abord du soleil qui est un faux ami, qui provoque, au choix et dans l'ordre des brulures, des insolations, des cataractes et même le cancer. Ensuite des crèmes protectrices dont beaucoup sont inopérantes et certaines carrément dangereuses. Notamment celles qui (contenant des dérivés de vitamine A) pourraient augmenter encore les risques de mélanome. Et celles qui affichent le plus fort taux de protection car en retardant la sensation de brulure de l'épiderme, elles incitent sournoisement le plagiste naïf à une surexposition ravageuse pour son épiderme.

Encore pire, les cabines de bronzage qui seraient au soleil naturel ce que DSK est au romantisme. D'après une récente étude américaine (donc sérieuse) publiée pleine page dans l'un des plus grands quotidiens français (donc sérieux), en quarante ans, les UV artificiels des dites cabines auraient multiplié par huit les risques de mélanome parmi la population la plus exposée, c'est à dire les femmes de 18 à 39 ans. A la télé, on dirait les ménagères de moins de 40 ans.

En patientant un peu, dans les jours qui viennent, on aura droit aussi à un rappel statistique global sur les dangers liés aux baignades, aux piscines, aux fruits de mer, au jet ski, aux mycoses, aux amours de vacances qui toujours commencent vite et toujours finissent mal. Et quand viendront les vacances d'hiver, ressurgiront les statistiques sur les accidents de ski, les avalanches, l'hypothermie et les risques gastriques liés aux excès de fondue et de truffade. Qu'on se le dise et qu'on se le répète. Vacances heureuses, vacances peureuses !