Le navire UMP,exposé à la foule dans les chantiers de la Concorde et du Trocadéro avait fièreallure. Rutilant. Imposant. Certains le croyaient même insubmersible.Le commandant debord était un loup de mer. Meilleur marin de sa génération. Très apprécié despassagers de première classe. Mais aussi respecté par l’équipage car ilexcellait à tenir la barre dans les tempêtes, surtout comparé à certain "capitaine de pédalo" qui lui faisait concurrence.Bref, tout étaitprêt, calculé, minuté pour une traversée rapide et triomphante de cet océanfascinant qu’on nomme "suffrage universel". La suite du Titanic ,on la connaît. L’iceberg, les canots de sauvetage et le Carpathia.L’iceberg s’appelait"désamour". En restant sans cesse sur la passerelle, en allumantdes passions inutiles, en inondant la cantonade de prises de parolesquotidiennes sur tous les sujets, y compris les plus futiles, le commandantSarko a fendu la coque de son propre électorat, sous la ligne de flottaison,moins par ses idées que par son style, d’ou ce désamour ravageur, irrationnel.Bref, l’iceberg qu’il a lui même créé avant de le percuter.Alors, à tribordtoutes ! Le quartier-maître Longuet lance à la mer les canots de sauvetagebleus fabriqués par la société "Marine". Mais ils ne sont ni asseznombreux ni assez accueillants pour sauver tout le monde.Pour secourir les rescapés,il faudra attendre l’autre navire électoral, le Carpathia. Il n’arrivera surzone que le 10 juin avec le premier tour des législatives. En attendant, leTitanic a bel et bien coulé. On n’a pas fini de s’interroger sur la solidité dunavire et sur la responsabilité du capitaine.