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Le testament du tueur

A première vue, comme on pouvait s’y attendre, la mort du tueur d’enfants et de soldats Mohamed Merah provoque une petite avalanche de sottises et d’indignités. Il y a même, comme souvent dans notre bel hexagone, embarras du choix.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Embarras du choix
entre la page Facebook faisant l’apologie de l’assassin et qu’il a fallu
fermer. La manifestation d’une trentaine d’adolescents, surtout des filles
voilées, en hommage à Mohamed dans son quartier natal de Toulouse. La minute de
silence en sa mémoire réclamée par une prof d’Anglais de Rouen. Les tags sur
des murs de Sartrouville proclament « vive Merah, vengeance, nique la
kippa ». Ou encore le blog du célèbre Tariq Ramadan, sulfureux professeur
d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford ou l’on peut lire
que Mohamed Merah était « un enfant désœuvré et affectueux victime d’un
certain ordre social ».

Alors, ce ne sont là
que des réactions ultra minoritaires et marginales. Mais n’est ce pas justement
sur cette marginalité que s’est construite la monstrueuse identité criminelle
de l’assassin au scooter ? Et puis il y a d’autres réactions encore plus
dérangeantes qui viennent de l’étranger. Le journal anglais « The
Independant » écrit que décidément la France est « un pays
profondément raciste » tandis qu’en Israël un ancien patron de la lutte
anti terroriste qualifie l’intervention du Raid de « démonstration de
stupidité ».

Par charité, on ne
rappellera pas avec quelle finesse les forces de l’ordre israéliennes luttent
quotidiennement contre les extrémistes palestiniens. Ni comment en juillet 2005
Scotland Yard a massacré dans le métro de Londres un innocent passager
brésilien qui avait l’air d’un terroriste.

En revanche, avec Merah, on se souviendra de ce
que disaient les flics de Broussard après le décès de Mesrine :
« Même mort, il va continuer à nous pourrir la vie ».

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