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La République des "rookies"

A première vue, c'est une forme de "baby boom" politique que la France est en train de traverser. Par la grâce de la présidentielle et des législatives, jamais la République n'aura été dirigée ou représentée par autant de novices. Ce qui n'est pas forcément un défaut et en tout cas significatif d'un assez extraordinaire brassage ou renouvellement de la classe politique.
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Nous voilà donc avec un chef de l'Etat qui n'a jamais été
ministre. Avec 34 ministres sur 38 qui n'avaient jamais été membres d'un gouvernement.
Avec 40% de députés qui n'avaient jamais siégé à l'Assemblée. Avec une benjamine
du Palais Bourbon de 22 ans, Marion Maréchal-Le Pen, qui bat le record de
jouvence jusqu'ici détenu sauf erreur par Saint Just, élu en 1791 à l'âge de 24
ans.

Bref, quel que soit l'âge exact des impétrants (qui ne sont
quand même pas tous des perdreaux de l'année), l'impression
prévaut que ce sont des rookies qui ont pris les commandes du
pays. Impression renforcée par la défaite de quelques mandarins qui ont fait le
match de trop, comme Michèle Alliot Marie (pour la droite) ou Jack Lang (pour la gauche). Impression
confirmée par la non sélection d'une vieille barbe de la politique, l'ancien
dirigeant communiste Robert Hue qu'on avait annoncé trop vite ministrable au sein de l'équipe Ayrault 2 et qui finalement reste
sur la touche.

La tendance est donc aux rookies , ce mot
anglais plutôt sympathique d'ailleurs qui signifie bizuths ou bleus ou
débutants. Pas de quoi s'en inquiéter. Sauf si l'on se souvient de ce que
disait François Mitterrand : "la politique est un métier ou le pire
des professionnels est toujours supérieur au meilleur des amateurs."

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